Apple Music verse 0,01 $ par stream aux ayants droit 🆕

Mickaël Bazoge |

Apple Music paie aux ayants droit un cent par stream (0,01 $), révèle le service dans une « lettre aux artistes » accessible depuis le tableau de bord en ligne destiné aux labels et aux éditeurs. Ça parait peu, mais il faut savoir qu'en face, Spotify verse en moyenne entre un tiers et la moitié d'un cent par stream.

Bien sûr, en volume Spotify paie davantage avec ses 345 millions d'utilisateurs (dont 155 millions d'abonnés payants), alors que le dernier chiffre connu pour Apple Music, qui remonte à juin 2019, est de 60 millions. Toutefois, en valeur le service de streaming d'Apple est donc plus généreux.

Dans le courrier, Apple veut se mettre les artistes dans la poche : « Nous croyons qu'il faut payer chaque créateur au même taux, que chaque lecture d'un morceau a une valeur, et que les créateurs ne devraient pas avoir à payer pour promouvoir [leur musique] ». La Pomme préfère gérer seule les mises en avant éditoriales sur Apple Music1.

Les artistes ne sont pas directement payés par les plateformes de streaming : ces dernières versent les sous aux détenteurs des droits, ce qui inclut les maisons de disques, les éditeurs et les distributeurs. La part dédiée à l'interprète et au compositeur est un pourcentage de cette somme négociée avec tous les ayants droit.

Autre chiffre intéressant : 52% du total d'un abonnement Apple Music — soit 52 cents pour chaque dollar ou euro — part dans la poche des maisons de disques. Chez Spotify, le taux est assez proche, il oscille entre 50 et 53 cents en fonction des accords entre le service et les labels.

Mise à jour — Voici la lettre envoyée par Apple aux ayants droit (vue 9to5Mac) :

We believe in the value of music and paying creators fairly for their work. Since we launched the iTunes Store in 2003, we have helped millions of artists and songwriters make a living from music. As the discussion about streaming royalties continues, we believe it is important to share our values. We believe in paying every creator the same rate, that a play has a value, and that creators should never have to pay for featuring.

We pay the same 52% headline rate to all labels.

While other services pay some independent labels a substantially lower rate than they pay major labels, we pay the same headline rate to all labels. This means artists can distribute music however they like, knowing Apple Music will pay the same rate. Sign with a label or stay independent; we believe in the value of all music.

We pay the same headline rate for all compositions.

Without songwriters, there wouldn’t be recordings. That is why we have paid every publisher and licensor the same headline rate within each country. It’s also why we have invested millions to optimize publishing operations to ensure songwriters are paid as quickly as possible.

Our average per play rate is $0.01.

While royalties from streaming services are calculated on a stream share basis, a play still has a value. This value varies by subscription plan and country but averaged $0.01 for Apple Music individual paid plans in 2020. This includes label and publisher royalties.

We do not pay a lower royalty rate in exchange for featuring.

Apple Music’s team of global tastemakers hand-curate 30,000 editorial playlists. These tastemakers select music based on merit and we do not ask anyone to accept a lower royalty rate in exchange for featuring. The same is true for Apple Music’s personalized playlists and algorithmic recommendations.

As a result of our commitment to these values, Apple Music paid out royalties for more than 5 million recording artists around the world in 2020, over 1 million more than in 2019. The number of recording artists whose catalogs generated recording and publishing royalties over $1 million per year increased over 120% since 2017, while the number of recording artists whose catalogs generated over $50,000 per year has more than doubled.

Like others, we have looked at alternative royalty models. Our analysis has shown that they would result in a limited redistribution of royalties with a varied impact to artists. Per play rates would cease to be the same for every play of a song. But more importantly, the changes would not increase what all creators earn from streaming. Instead, these changes would shift royalties towards a small number of labels while providing less transparency to creators everywhere.

At Apple Music, our focus remains on artists and songwriters and finding new and innovative ways for all creators to make a living from music. With Apple Music, music fans around the world enjoy an uninterrupted ad-free experience while knowing their data is kept private and used only to enhance the overall music experience for them.


  1. L'App Store, qui obéit au même principe éditorial qu'Apple Music, présente néanmoins des publicités, payées par les développeurs, dans l'écran de recherche et les résultats d'une recherche.  ↩︎

avatar loupsolitaire97 | 

@Dustykid26

Premier paragraphe :

« Apple Music paie aux ayants droit un cent par stream (0,01 $), révèle le service dans une « lettre aux artistes » accessible depuis le tableau de bord en ligne destiné aux labels et aux éditeurs. Ça parait peu, mais il faut savoir qu'en face, Spotify verse en moyenne entre un tiers et la moitié d'un cent par stream. »

1/3 d’un centime par écoute.

0,003€ x 1 000 000 = 3000€

Tu n’avais pas lu l’article n’est ce pas ? ;)

avatar Dustykid26 | 

@loupsolitaire97

Si justement, « entre un tiers et la moitié ». Je voulais confirmer en regardant mes chiffres sur le tableau de bord Artists de Spotify que c’est 1/3 et pas la moitié ☺️ me concernant du moins.

avatar belrock | 

Et pour le cas d’un artiste dont le morceau se fait écouter 1 milliard de fois, ça fait combien?

avatar Krysten2001 | 

« Nous croyons qu'il faut payer chaque créateur au même taux »

Ça me fait penser un peu à la commission de l’app store. Tout le monde sur un même pied d’égalité.

avatar bibi81 | 

Ça me fait penser un peu à la commission de l’app store. Tout le monde sur un même pied d’égalité.

Ce qui est complètement aberrant, ça revient à dire que chaque artiste a consacré le même temps pour créer sa musique (ou transposé à l'app store, que chaque appli a été développée avec les mêmes moyens quelque soit l'éditeur).

avatar Krysten2001 | 

@bibi81

Que tout le monde reçoit la même chose au départ. Les grands ne gagnent pas plus de 0.01> par stream aux ayant droit,...

avatar bibi81 | 

Cela ne change rien à ce que j'ai écrit.

avatar Krysten2001 | 

@bibi81

Si car ça n’a rien avoir avec ce que j’ai voulu dire.

avatar bibi81 | 

Bah oui, ce que tu as dit n'a rien avoir avec ce qu'Apple ou moi avons dit.

avatar YetOneOtherGit | 

La vraie question c’est que malgré ces niveaux de rémunération faible un pure player du streaming comme spotify ne parvient pas à approcher un équilibre financier et crame avec régularité le cash de ses investisseurs.

avatar BingoBob | 

Petite pensée à ceux qui disent régulièrement ici : « Ces artistes, tous ces fainéants millionnaires subventionnés par l’argent de mes impôts » bla-bla-bla...

avatar Spinnozza | 

On différencie la « valeur absolue » de la « valeur relative ».
La phrase « en valeur le service de streaming d’Apple est donc plus généreux » est donc fausse ou incomplète.

avatar maximea78 | 

Le disque rapportait plus aux créateurs, quels qu’ils soient. Indépendamment de leur style, de l’audience,…
Je suis compositeur (musique classique), et lorsqu’un CD est pressé avec mes compositions, la déclaration SACEM de ce CD me permet de percevoir un montant (de souvenir, environ 800€, pour quelques œuvres d’une dizaine de minutes chacune, par exemple), avec une audience très limitée (je touche une « niche », dans un domaine particulier de la musique pour orchestre).
Cette audience « niche », côté streaming, me rapporte peut-être 0,5 centimes l’année (parce que c’est un public qui écoute en CD, pas en streaming, généralement). Donc, je me réjouis d’avoir mes albums sur de plateformes de streaming, parce que pour le partage, c’est pratique ! Mais ça ne rapporte rien, là où le CD rapport au moins une fois un petit montant à 3 chiffres qui fait plaisir quand il arrive dans une répartition SACEM.
Évidemment, le concert (pour ma part) étant ce qui rapporte le plus, même si les éditeurs prennent 50% de ces droits d’exécution (ce qui est assez scandaleux, mais les contrats sont ainsi en France), en plus de prendre 90% des droits sur les ventes des partitions qu’ils publient.
Mais depuis 1 an, concerts annulés un peu partout. Les répartitions SACEM qui arrivent vont être quasiment vides (c’était le cas lors de la dernière répartition de début avril… tristes 23€… correspondant aux concerts sur la période mars-juin 2020 - premier confinement…). :-(

Et, côté aides, comme pour tant d’autres choses en France, plus tu gagnais avant, plus tu es aidé - par cet argent magique qui n’existait pas avant (« il n’y a pas d’argent magique » - Macron à une infirmière dépitée), et qui arrive dans les poches des plus riches (entreprises, auteurs - Juan Branco affirme percevoir 10000€ d’aides parce qu’il avait bien vendu son livre en 2019) ; et, par exemple, les aides de la SACEM actuellement, pareil : tu gagnais beaucoup de droits d’auteur avant, tu as droit à de gros montants d’aides, tu gagnais pas beaucoup (mais peut-être tu aurais eu beaucoup en 2020, est-ce pris en compte ?), tu n’as pas droit à une aide, ou presque rien.
Alors que côté USA, pour prendre l’exemple de la majorité des États, les aides sont versées indépendamment du fait d’être riche ou pauvre, d’avoir eu beaucoup de revenus ou pas avant. Un chômeur dû au confinement touchait $600 par semaine, par exemple. Une minuscule entreprise d’un entrepreneur qui travaille tout seul perçoit plusieurs fois $4000 d’aides (une grande entreprise n’aura pas plus - Elle versera moins de dividendes, etc., voilà tout). Bref, les US plus sociales que nous autres ? c’est un comble ! Mais c’est la vérité (même si là-bas, ils n’acceptaient jamais le terme socialisme, attaché à l’éternel ennemi russe…).

Pour en revenir au sujet, le streaming a de toute façon, en général, encore plus rémunéré les déjà très grands/très rémunérés (certains groupes, et pas des moindres, s’étaient plaints dans diverses tribunes, de la baisse radicale de leurs revenus de droits d’auteurs…), les plateformes ayant créé des « forfaits » paliers de rémunération. Ça peut paraître logique, mais dans les faits, c’était injuste.
Plusieurs réflexions ont lieu, une loi européenne (qui englobait tout à un tas de choses qui avaient fait polémique, notamment pour les youtubeurs), etc. Un partenariat entre youtube, Facebook et la SACEM avait été réalisé également, afin que les auteurs puissent percevoir des droits sur les diffusions « volées » (gratuites) sur YouTube et facebook,…
Mais en vain.
Tout ce monde musical s’est transformé, et il semble normal pour tout le monde de ne plus acheter la musique, puisqu’elle nous entoure constamment « gratuitement » (en vrai, non, mais pour l’utilisateur, oui).
On est donc dans cette transition entre 2 mondes, 2 façon de « consommer » la musique. C’est complexe.
Mais la solution qui plaira à tout le monde, créateurs et utilisateurs, sera bien trouvée un jour !

avatar elesse | 

Titre sorti en décembre sur les plateformes de streaming, 5211 streams ont rapporté 15€11 dont 160 sur Apple Music pour 0€93 jusqu’à février...

avatar latanche | 

Dans ce cas aussi, préférez Qobuz...

avatar nosifone | 

Ok, donc si je publie un son de 30s sur Apple musique et que je le fais tourner en boucle h24 sur 6 appareils grace a un compte famille je rentre 3k€/mois? 💸

avatar garoprod | 

@nosifone

😂😂 Si ça marchait comme ça, nous les artistes serions millionnaires...

avatar nosifone | 

@garoprod

Et si c’est un vrai fan qui écoute votre musique en
Boucle? Vous n’êtes pas payé non plus? Mon exemple est abusé mais comment ils peuvent faire la différence?

avatar garoprod | 

@nosifone

La lecture en boucle est comptée en réalité, mais elle peut être considérée comme un "bot behaviour" par les plateformes. De même que plusieurs appareils qui lisent en boucle. Les plateformes préconisent les bonnes pratiques pour multiplier les streams. Placer la musique dans le plus possible de playlists pour atteindre le plus possible de public. C'est là qu'est le business du streaming pour l'artiste. Contacter les curateurs, soumettre la musique.

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