Financement du cinéma : les services de streaming verseront jusqu'à 25% des revenus réalisés en France
Avant de s'entendre sur la chronologie des médias, un sujet épineux en négociations depuis des mois, le ministère de la Culture a obtenu que les plateformes de vidéo à la demande étrangères participent davantage au financement de la production audiovisuelle française et européenne. L'objectif est que les Netflix, Disney+, Prime Video et autre Apple TV+ respectent les mêmes règles que les services établis en France.
Dans le détail, ces plateformes devront consacrer au moins 20% du chiffre d'affaires réalisé en France « au financement de la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes ou d’expression originale française », précise un communiqué de la rue de Valois. Le taux passe à 25% pour les services proposant des films de cinéma dans les 12 mois suivant leur sortie en salles.
Cette obligation est désormais inscrite dans le décret relatif aux services de médias audiovisuels à la demande (SMAD) paru ce 23 juin au Journal officiel, avec une entrée en vigueur programmée pour le 1er juillet. Le ministère insiste sur le fait que des clauses de diversité empêcheront les plateformes de financer uniquement des films à gros budgets ou de certains genres plutôt que d'autres. Une convention sera signée avec le CSA pour s'en assurer.
« Ce décret (…) permettra d’accroître de manière significative les financements de la production audiovisuelle et cinématographique européenne et française », selon le ministère de la Culture.
En contrepartie de ces investissements, les plateformes vont donc gagner la possibilité de diffuser des films de cinéma beaucoup plus tôt que les 36 mois actuels. C'est le gros chantier toujours en cours entre tous les acteurs, et certains se font plus tirer l'oreille que d'autres. C'est le cas de Canal+, grand argentier du cinéma français (160 millions d'euros par an), qui redoute le calendrier actuellement sur la table.
Le groupe audiovisuel peut diffuser des films entre 6 à 8 mois après leur sortie au cinéma. La chronologie telle qu'elle est proposée rapprocherait la fenêtre de diffusion de Canal d'avec celle des plateformes de streaming (12 mois). L'entreprise exige un délai plus court entre l'exploitation salles et la diffusion dans sa grille, entre 3 à 4 mois. Et pour faire pression sur les négociations, Canal menace tout simplement de quitter la TNT et de devenir à son tour une plateforme, ce qui débarrasserait la chaîne de toutes obligations envers le cinéma…
On est dans la dernière ligne droite, le gouvernement voulant que toutes les pièces du puzzle se mettent en place le 1er juillet, aussi bien l'obligation de financement des plateformes que la nouvelle chronologie des médias.
@ludmer67
deja des avis étayés comme le votre sont bien plus intéressant, ce n'est pas une question de finalité mais de forme et de fond
@raoolito
C’est le boulot des critiques, mais quand je les écoute, je suis étonné à la vacuité du propos (ils parlent souvent de ce qui passe autour du film) qui reposent sur des lieux communs (« à couper le souffle », « un suspense haletant », « un film bouleversant », etc.), sans parler des critiques de connivence parce que le média est producteur/partenaire.
Il y a une histoire du cinéma, comme il y a une histoire de la peinture ou de la musique, mais on les oublie volontairement pour faire des œuvres un produit vendable par n’importe quel journaliste. La qualité est aussi une affaire de comparaison entre films, livres ou composition.
Ah, et bien sûr, il y a le fameux « Faut de tout pour faire un monde » ou « C’est ton avis » qui est une manière d’imposer l’absence d’opinion. Tout le monde juge en permanence, donc on peut aussi avoir un jugement critique sur une œuvre… à condition de ne jamais oublier de mettre en avant ce qui semble être des chefs d’œuvres qui valent de donner deux heures de sa vie à un siège !
@ludmer67
bah deja je me dis toujours que rien que la production d'un film ou d'une serie vaut un minimum de respect ( meme si des fois... )
mais c'est vrai qu'une culture du cinéma aide toujours
@raoolito
Le respect, oui, mais il ne faudrait pas que ce « minimum de respect » soit une forme de complexe imposé par les médiocres eux-mêmes complexes par les génies qui les ont précédés. On a le devoir d’exiger le meilleur dans la vie. Le respect doit venir d’abord chez ceux qui prétendent avoir le droit de vous prendre 10 balles et deux heures de votre temps pour vous montrer un film. Que l’on montre des relations humaines, drôles ou tragiques, je veux voir des personnages vivants et pas seulement des archétypes ou de simples supports de vannes. Ne pas prendre le spectateur comme un moyen de gagner de l’argent, mais comme un spectateur à qui on présente une œuvre. Pensons comme ça, et on n’aura plus besoin du COVID pour fermer les cinémas. Allons plus loin, le cinéma est comme la politique, un système déserté par le public, mais défendu par les acteurs qui en vivent (élus, candidats, journalistes, militants). C’est dur d’avancer dans la vie quand chaque espace est occupé par des gens médiocres et donneurs de leçons, qui expliquent qu’il n’y a rien d’autre qu’eux et aucun autre fonctionnement que celui qui les arrange.
@ludmer67
Ce n’est pas ce que je souhaitais faire remarquer.
Paradoxalement le cinéma français n’est pas en manque de petits chef d’œuvres mais ceux-ci sont boudés par le publique.
Rien que la semaine dernière nous avons eu le droit à un bon nombre de cinéma français non comique avec « La nuée » « Médecin de nuit » ou encore « 5ème set ». Et bientôt nous aurons le droit à Titane de Julia Ducourneau ou encore Gagarine que sort cette semaine et qui mêle l’espace à la banlieue
Donc qu’on dise que l’on aime pas ces films je le conçoit mais de la à dire que le cinéma français c’est des comédies de merde financées par le contribuable je trouve que ça relève de la profonde méconnaissance du système de production français et des propositions faites chaque semaines.
@jleblanc2001
+1 !
Ça me fera toujours rire les mecs ici qui rapportent tout à Boon et compagnie dès qu’on parle du cinéma français. C’est vraiment étaler son ignorance crasse mais bon c’est comme ça partout j’imagine.
Et ce d'autant plus que les films de Dany Boon sont pour la plupart de très gros succès qui profitent au reste de l'industrie. Heureusement qu'il y a des locomotives comme lui qui permettent la mise en chantier d'œuvres plus difficiles.
Netflix ne s'y est pas trompée en produisant le prochain long de Dany Boon "8 rue de l'Humanité".
@TorgHoslo
+1000 !
Il me semblait que les entrées était pourtant au beau fixe comme jamais ?…
Par contre en ce qui concerne les personnes de m’ombres monteurs et techniciens du cinéma … pas d’augmentations ?
@wilfried50
je suis en train de monter une boite et ce que je suis certain c'est sue plus jamais je ne plaindrai les storyboarders et les designers.
ces gens gagnent de vraies fortunes. et qu'on ne me dise pas " pas tous" car il suffit de 3-4 ans d'expérience et les tarifs explosent
@raoolito
Ah oui ? Ben j’ai été graphiste pendant plus de 10 ans et je touchait pas 2000€… si c’est ça la fortune … merci bonsoir.
@wilfried50
Si vous étiez un peu expérimenté vous sauriez ce qu'est un storyboarder et vous sauriez également que ce n'était visiblement pas votre métier
bien a vous
@raoolito
Oui c’est sur ce n’est pas graphiste mais je veux dire qu’au niveau des heures et la paie au final c’est pas non plus des millions ! Lol
@wilfried50
je voudrais vous croire
un storyboarder en freelance se fait payer quand meme 7000€ mensuels, meme en enlevant les charges et impôts c'est quand meme plus qu'un graphiste ( et plus que moi d'ailleurs)
@raoolito
Bien sûr c’est une bonne paie, mais quand votre boite tournera bien vous aurez je l’espère pour vous beaucoup plus. Et c’est bien normal au vu des risques financiers que vous prenez. On parle de l’industrie du cinéma qui elle il me semble gagne beaucoup plus et qui j’en suis sûr est bien subventionnée aidée par l’état, exemple le fond de solidarité qui permettait de touché jusqu’à 10000€ par mois en fonction du chiffre d’affaire.
Les dégrèvements fiscaux sont aussi à prendre en compte puisqu’ils permettent à toute entreprise de déduire TVA et autres frais d’investissements, si les comptables font bien leur boulot ça chiffre lourd et ces dégrèvements sont payés par nos impôts donc il y a bien déjà un soutien national aux entreprises et tout le monde trouve ça normal, contrairement aux aides sociales que peuvent peut être touchées certains particuliers.
@wilfried50
pas faux en effet
bref, travailler avec un studio asiatique et un studio français donne le tournis quand au gap dans les tarifs
@raoolito
J’imagine c’est là que ça déconne la planète n’est pas sur même flow 😭
@wilfried50
on a de vrais genies en anim payés honnêtement... pour leur pays en indonésie. 300$ par mois tout compris
un tarif journalier d'animateur assez cheap en france
@raoolito
La vache ! Bon faut remettre au niveau de vie en Indonésie mais quand même … il faudrait un embargo avec de tels différences de prix c’est bien entendu impossible. Merci la mondialisation.
@wilfried50
pour eux ca signifie de superbes opportunités et une augmentation de leur niveau de vie
la mondialisation est un soucis pour ceux aux tarifs trop élevés, d'où les aides multi niveaux pour aider à baisser les coûts
En fait cette loi, c’est comme la taxe sur la copie privée sur les smartphone reconditionnés. C’est comme ça. Et pas autrement.
Même en étant obligés de consacrer une part de leur budget à la production française, et même si cette part est équivalente à celle des chaines télé traditionnelles, les plateformes gardent un gros avantage financier : elles ne sont pas tenues de verser d’argent au sociétés de gestions de droits (SACD par exemple) pour chaque diffusion. La SACD reversant une bonne partie de cet argent aux créateurs.
En gros : les plateformes payent les créateurs pour leur œuvre, mais par pour l’exploitation de celle-ci. En France elles sont les seules à passer à travers les mailles du filet comme ça. Il y aurait un accord secret (WTF???) avec Netflix pour un reversement à la SACD, mais à ma connaissance aucun auteur n’en a vu la couleur.
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