En dévoilant hier ses chiffres du deuxième trimestre, Disney a frappé un grand coup : Disney+, Hulu et ESPN+ comptent 221,1 millions d'abonnements dans le monde, contre 220,7 millions d'abonnés payants pour Netflix. Netflix n'est donc plus la première plateforme de streaming au monde… à moins que non. Car les méthodes de calcul sont différentes entre les deux entreprises.

Chez Netflix, un abonné payant est un abonné payant, point. Chez Disney, un client qui souscrit au bundle des trois services (Disney+¹, Hulu et ESPN+) compte pour trois abonnements. L'entreprise aux grandes oreilles ne précisant pas le nombre de clients abonnés à ses trois services, le jeu des comparaisons est quelque peu faussé.

Par ailleurs et c'est probablement plus important, le revenu moyen par abonné (ARPU) est largement à l'avantage de Netflix. Aux États-Unis et au Canada, il s'établit à 6,27 $ par mois pour Disney+ (-2 % par rapport au deuxième trimestre 2021), contre 15,95 $ pour Netflix (+10 % grâce à l'augmentation de ses tarifs en début d'année).

En Inde et en Asie du Sud-Est, soit 38 % des abonnés à Disney+, l'ARPU pour le service se monte à 1,20 $, contre 8,83 $ pour Netflix dans la région Asie-Pacifique. Disney a attaqué le marché avec une offre très agressive, un abonnement unique à 6,99 $, moitié moins cher que la formule standard de Netflix. Grâce à ce tarif ras du plancher, Disney+ a recruté à tour de bras… Mais désormais, l'heure est au rattrapage avec l'annonce de cette hausse spectaculaire des prix aux États-Unis.

Disney prévoit d'atteindre la rentabilité de son activité streaming durant l'année fiscale 2024. Il y a du boulot, sachant que les trois services ont affiché des pertes d'un milliard de dollars au second trimestre. L'entreprise a également revu à la baisse son objectif d'abonnés : en 2024, il s'établit désormais entre 215 à 245 millions, au lieu des 230 à 260 millions précédemment espérés.