Devinez ce qui se passe quand les prix augmentent… Les clients s'éloignent. C'est le bilan général du marché des forfaits mobiles en ce début d'année. Le nombre de cartes SIM a diminué pour la première fois depuis deux ans et demi, relève l'Arcep dans son observatoire trimestriel. La France compte 82,5 millions de cartes actives, soit 160 000 de moins que fin 2022.

Les opérateurs ont logiquement ressenti ce repli. Au premier trimestre, Orange a continué d'engranger de nouveaux abonnés mobiles, mais beaucoup moins qu'avant : 40 000 contre quatre à cinq fois plus durant les différents trimestres de 2022. Même chose chez Bouygues Telecom, qui n'a recruté que 14 000 clients supplémentaires, contre 100 000 environ par trimestre précédemment. C'est pire encore chez SFR, qui a vu partir 100 000 clients au début de l'année, comme le récapitule Le Monde.

Free mobile, qui joue à fond la carte du prix avec son « engagement » à ne pas augmenter ses forfaits historiques, tire son épingle du jeu : l'opérateur a gagné 172 000 clients mobiles, son troisième meilleur résultat trimestriel depuis deux ans. Les opérateurs mobiles virtuels, qui misent aussi avant tout sur les tarifs, ont également profité de la situation pour grappiller de petites parts de marché (7,2 % fin mars contre 6,7 % en juin dernier).

Malgré ce coup de froid chez les opérateurs historiques, les prix ne devraient pas baisser. Lors de la présentation de ses derniers résultats financiers, la direction d'Orange a déclaré qu'elle se montrait « extrêmement prudente et disciplinée » en matière de promotions, une façon de dire qu'il n'était pas question de tirer les prix vers le bas. « Cette tendance à la hausse devrait se poursuivre tout au long de 2023 », a pour sa part indiqué cette semaine le directeur général d'Altice Europe, la maison mère de SFR. Les opérateurs justifient ces hausses par l'augmentation de leurs charges d’exploitation, notamment le coût de l'électricité. D'après Orange, « les économies et les hausses de prix ont compensé une partie des effets de l’inflation, mais pas en totalité. »