Test de BeatMaker pour iPhone et iPod Touch

Khyu |

L’App Store fourmille d’applications en tous genres. Parfois inutiles, parfois incontournables. Aujourd’hui, c’est la société Intua qui nous propose Beatmaker, une solution de création musicale inédite. Un véritable studio mobile pour iPhone et iPod touch en fait. Une beatbox et un séquenceur au bout des doigts, partout.

Comment ça fonctionne et que peut-on en faire ? La réponse dans notre test.

La société Intua existe depuis 2001. Elle développe son activité autour du design des logiciels de productions musicales et à la création de VST, AU, RTAS... bref, des instruments logiciels. Elle connaît donc bien le sujet et n’est pas nouvelle sur le secteur. Elle a par ailleurs déjà travaillé sur des plates-formes PDA, un atout qui lui permet d’aborder l’iPhone comme une suite logique à ses précédents travaux. Et c’est palpable, jusqu’au bout des doigts. Elle nous livre ici un séquenceur/beatbox particulièrement stable et intuitif, à la manière du Akai MPC. Flatteur pour l’oeil comme pour les oreilles. Regardons ça de plus près.

Fonctionnalités

Comme son nom l’indique, Beatmaker permet de fabriquer des beats à l’aide de samples (extraits sonores). Pour ce faire, on a sous nos doigts une beatbox avec 16 pads multi-touch qu’on peut configurer comme on le désire à l’aide des sons déjà fournis ou en chargeant de nouveaux sons à l’aide de BeatPack (nous y reviendrons plus tard).

L’interface multi-touch de l’iPhone prend alors tout son sens : on peut à loisir glisser ses doigts sur différentes zones, tapoter plusieurs pads en même temps ou encore muter une série de pads d’un geste.

On a ainsi un véritable sampler (machine à samples, vous suivez ?) totalement configurable en live. Mute, Reverse, Tonalité, Cross Controler, Mixer... Vous avez tout, ou presque.

Un tapotement de doigts plus tard, on se retrouve sur le séquenceur (comme son nom l’indique, il affiche les différentes séquences de son). L’écran de l’iPhone n’est pas très grand... pas grave ! Intua a su parfaitement intégrer l’éditeur de beat sur le terminal Apple. Un pattern (une mesure à motifs identiques) se décompose sur 4 temps, représentés ici par un carré. Les points colorés représentent alors les pads activés.

Ce séquenceur tactile est ultraintuitif et en 10 secondes, on a compris le fonctionnement. Ajouter des patterns, copier, coller, zoomer, augmenter la durée, éditer, loop... tout est à portée de main.

Une troisième page nous dévoile un contrôleur d’effets deux voies avec quatre effets (tous paramétrables) sur chaque voie : delay synchronisé au tempo, Equalizer 3 bands, un “Bit-Crusher” et un filtre X/Y (Low/Hi/Band). De très bonne facture, ils sont également utilisables en live. Effectivement, lorsque vous changez de page et que vous modifiez certains paramètres, vous gardez toujours la main sur le titre (play, pause, record, loop, métronome, tempo, temps). Sans latence, s’il vous plaît.

Passées ces trois pages, on trouve un peu partout une foule de fonctionnalités : enregistrer des sons à l’aide du micro pour les samplers (uniquement sur iPhone et iPod touch V2), ces enregistrements sont même éditables dans l’application elle-même, exportation en .wav/MIDI, support de fichiers audios en AIFF et en WAVE (8 à 24 bits), contrôleur X/Y avec paramètres éditables à la manière des Kaos Pad de Korg, bibliothèque de son avec véritable navigateur, sauvegarde automatique, exportation/importation à l’aide de BeatPack et création de kit pour la beatbox à l’aide de ce même logiciel.

On trouve par ailleurs une multitude de kits sur internet, gracieusement mis en ligne par des utilisateurs avec des samples de titres phares (Harder, Better, Faster, Stronger des Daft Punk par exemple). En trois minutes, on a réécrit le titre à sa façon.

Utilisation

L’application lancée, on arrive sur l’écran d’accueil avec un bref descriptif des possibilités offertes par BeatMaker, on peut alors charger des kits contenus dans sa bibliothèque, suivre l’actualité du logiciel via RSS ou encore accéder à son serveur personnalisé BeatPack. En effet, le logiciel, compatible Mac et Windows, lancé sur son ordinateur , va se comporter comme un serveur de fichier via Bonjour en Wifi. Vous pourrez alors télécharger des kits stockés sur votre ordinateur, préalablement récupérés sur internet ou créés à l’aide dudit logiciel ou exporter vos créations contenues dans l’iPhone.

L’application détecte automatiquement si l’iPhone a assez de RAM pour la faire tourner dans de bonnes conditions.

Il est très facile d’exporter et importer des kits/sample/projet sur BeatMaker.

La création de kit avec BeatPack directement sur votre ordinateur.

Pour commencer, il suffit de choisir un kit qui chargera les pads avec des samples.

Ensuite, à vous d’intervenir comme il vous plaira sur les pads et les différents réglages proposés.

Pour peu que vous ayez le sens du rythme et l’oreille musicale, c’est à la portée de tout le monde, quel que soit le style de musique.

Une démo vidéo :

Devenir DaftPunk en 1 minute sur votre iPhone

Comme indiqué précédemment, on ne peut enregistrer que quatre temps sur un pattern. Bien entendu, le nombre de patterns est illimité mais étant composés de quatre temps seulement, cela nous oblige à trouver des détours handicapant pour un usage live.

Espérons qu’Intua remédie à ce handicap dans de prochaines mises à jour, qui, par ailleurs, sont régulières et complètes, il faut le souligner.

Vous interviendrez ensuite sur le séquenceur, en ajoutant de nouveaux patterns et en les plaçant stratégiquement. L’édition, la visualisation et la suppression sur le séquenceur se font à la volée, aux doigts.

Lorsqu’on vient d’un logiciel de création musicale sur ordinateur, on est tout de suite surpris par l’interactivité et la rapidité avec laquelle on compose. Le passage d’une page à l’autre est très rapide et on intervient sur les patterns très rapidement, que ce soit via les effets ou l’édition. Le logiciel a clairement été développé pour satisfaire une utilisation live.

En ce qui concerne les effets, il est possible d’utiliser deux effets en même temps, sachant qu’on a quatre effets disponibles. Petit rappel : un Delay synchronisé au tempo, un equalizer 3 bands, un “Bit-Crusher” (un genre de distorsion) et un filtre X/Y (vous intervenez sur un pad tactile qui fait évoluer le son selon le parcours de votre doigt). Imaginez-vous, diminuant les basses en faisant venir doucement un delay, c’est possible ! Et sans ralentissements encore une fois. Les effets sont réglables via quelques paramètres très simplistes.

Le mot de la fin

On ne va pas tourner autour du pot : BeatMaker est une réussite. Certes un peu chère (15,99 euros), cette application est complète, intuitive, rapide et exploite à merveille le multi-touch du terminal Apple. Seul bémol : l’enregistrement sur 4 temps uniquement. Des patterns de 8 voire 16 temps feraient merveille. Le support sur le site internet d’Intua est là, avec un forum très vivant et une communauté d’utilisateurs conséquente. À souligner : un mode d’emploi conséquent et des mises à jour régulières, la dernière mouture permettant l’ajout de sons venant de Noise.io, un synthétiseur pour iPhone.

Outre sa facilité d’utilisation, BeatMaker se veut particulièrement complet. C’est cet atout qui en fait une des applications phares de l’App Store pour les bidouilleurs sonores ou les curieux.

Note

Les plus :

• ergonomie
• rapidité
• facilité

Les moins :

• prix
• pattern limité à 4 temps.
8.5
10

Prix :

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