Test de la Nexus 7 2013

Stéphane Moussie |

On ne change pas une équipe qui gagne. Google a de nouveau fait appel à Asus pour fabriquer la deuxième génération de Nexus 7. Le premier modèle proposait un excellent rapport qualité/prix. À partir de 199 €, on avait une petite tablette Android bien finie, aux bonnes performances et assurée de recevoir immédiatement les mises à jour du système.

Qu’apporte la nouvelle Nexus 7 ? S’agit-il d’un rafraichissement mineur ou au contraire d’une évolution qui vaut le coup de repasser à la caisse ? Le rapport qualité/prix est-il toujours aussi intéressant ? Réponses dans notre test de la Nexus 7 2013.

Un nouveau design avec des ajouts importants

Le design de la tablette a sensiblement évolué entre ces deux versions. La nouvelle Nexus 7 étonne par sa compacité. Elle pèse 290 g, soit 50 g de moins que sa prédécesseure. Elle est aussi moins épaisse et moins large, mais très légèrement plus longue — 200 × 114 × 8,65 mm contre 198,5 × 120 × 10,45 mm.

À gauche, la nouvelle Nexus 7, et à droite, celle de l’année dernière.

Tenue en mode portrait, la Nexus 7 2013 est très longiligne en raison de son écran 7" au format 16/10 et de ses bords latéraux plus minces. Ces mensurations peuvent surprendre, surtout quand on a l’habitude d’utiliser un iPad mini (écran 4/3) plus large. Le format 16/10 est évidemment bien adapté au visionnage de vidéos, mais il est aussi moins polyvalent que le 4/3.

C’est certainement en navigation web que ce format se révèle le moins pratique. Les pages web sont affichées tout en longueur, de manière plus étroite qu’en 4/3. On a alors plus souvent besoin de zoomer dans la page d’un site qui n’a pas été pensé pour les tablettes. On peut bien sûr utiliser la Nexus 7 en orientation paysage pour retrouver une bonne largeur de page, mais c’est alors la hauteur qui en pâtit, obligeant de défiler fréquemment. Le format 16/10 n’est toutefois pas du tout rédhibitoire, il s’agit surtout d’une affaire de goût et d’utilisation.

L’emplacement de la prise Jack 3,5 mm a aussi changé. Elle est située sur le haut de la nouvelle tablette.

La prise en main de cette nouvelle Nexus 7 change également en raison de sa face arrière complètement différente. Fini le plastique perforé et gommé dont la texture était censée rappeler les gants de Steve McQueen, il a été remplacé par un plastique mat uniforme plus classique. Celui-ci est de bonne qualité, mais on perd la petite touche d’originalité agréable de la première Nexus 7.

Asus a ajouté sur la partie inférieure de la face avant une LED blanche. Elle sert de voyant de notifications. Android ne permet pas de contrôler quelles applications peuvent se servir du voyant, on peut seulement le désactiver dans les réglages.

Autre ajout, plus significatif, un second haut-parleur situé en haut de la face arrière. Asus évoque un son stéréo surround optimisé par Fraunhofer, un institut allemand spécialisé dans l’audio qui a notamment inventé le format MP3. Malgré cette caution, le rendu sonore n’est toujours pas mirifique. Le rendu sonore est un peu plus précis, mais le volume maximal reste au même niveau et on portera un casque ou des écouteurs pour vraiment apprécier l’ambiance d’un jeu ou de la musique. Le fait qu’il y ait deux haut-parleurs permet toutefois de changer de main en orientation paysage sans totalement obstruer le son.

Toujours au dos de la tablette, une caméra arrière de 5 mégapixels avec autofocus fait son apparition. Les photos prises sont de qualité moyenne et assez bruitées. L’absence de flash ne facilite pas les choses. La caméra frontale reste à 1,2 mégapixel.

Des composants au goût du jour pour d’excellentes performances

La mise à jour de la Nexus 7 ne se limite pas à un ravalement de façade. Ses composants ont aussi évolué. L’écran 7", qui faisait déjà bien son travail sur le précédent modèle, s’améliore notablement. La dalle IPS assure une excellente colorimétrie ainsi qu’un excellent contraste. La luminosité maximale est plus forte, permettant d’améliorer la lisibilité en plein soleil.

À gauche, la Nexus 7, à droite, l’iPad mini - clic pour agrandir

En plus de ces qualités, la définition de l’écran monte d’un cran. L’écran de la première Nexus 7 était mieux défini que celui de l’iPad mini, mais la différence ne sautait pas forcément aux yeux. Cette fois, la version 2013 creuse l’écart. De 1280 x 800 pixels (216 ppp), son écran passe à 1920 x 1200 pixels (323 ppp). Les textes et les images sont parfaitement définis, les pixels ne sont pas distinguables individuellement. En somme, cet écran mériterait le qualificatif Retina. À quand un iPad mini avec un tel écran ?

Asus a remplacé le Tegra 3 de Nvidia (1,15 GHz sur quatre cœurs, avec des pointes à 1,3 GHz sur un seul cœur) par un processeur Snapdragon S4 Pro cadencé à 1,5 GHz. Le processeur graphique est un Adreno 320 à 400 MHz. 1 Go de mémoire vive a été ajouté, soit 2 Go au total.

La nouvelle Nexus 7 est rapide et fluide, même avec plusieurs applications ouvertes en même temps. Difficile de la prendre en défaut sur ce point. Dans les jeux, les chargements sont un peu plus rapides, mais les graphismes restent les mêmes (testé avec FIFA 14 et Real Racing 3). En utilisation intensive, comme les jeux typiquement, c’est le haut (en orientation portrait) de la tablette qui chauffe un peu.

Nexus 7 2012 - clic pour agrandir

Nexus 7 2013 – clic pour agrandir

iPad mini – clic pour agrandir

La capacité de la batterie est inférieure à celle du premier modèle (3950 mAh contre 4325 mAh) et Google annonce d’ailleurs une heure d’autonomie en moins (9h contre 10h). Dans les faits, nous avons constaté une autonomie moyenne de 7h en utilisation « classique » (navigation web, lecture de musique, utilisation d’un client RSS et de YouTube, emails et deux trois matchs à FIFA). C’est bien et équivalent au précédent modèle, mais l’iPad mini reste supérieur sur ce point. La nouvelle Nexus 7 a toutefois l’avantage de pouvoir se recharger sans fil avec un chargeur standard Qi, à acheter séparément (on en trouve à moins de 40 € sur Amazon).

La tablette gagne du Wi-Fi 802.11 (a/b/g/n) double-bande 2,4 et 5 GHz et du Bluetooth 4.0. La puce NFC est toujours présente.

Android Jelly Bean 4.3, une petite mise à jour

Depuis la première tablette 7" de Google, la numérotation d’Android a évolué timidement. La Nexus 7 2012 inaugurait Jelly Bean 4.1, une version optimisée du système (Project Butter) qui introduisait l’assistant personnel Google Now. Les nouveautés de Jelly Bean 4.3 directement visibles par l’utilisateur sont peu nombreuses : nouvelle interface de l’appareil photo et intégration de Google Play Jeux. En dehors de celles-ci, on note, entre autres, la prise en charge du Bluetooth 4 et d’OpenGL ES 3.0 et la géolocalisation en Wi-Fi en arrière-plan.

Entre-temps, Jelly Bean 4.2 est passé par là en apportant notamment un système multicompte. Android 4.3 affine ce système qui permet de créer plusieurs profils utilisateurs pour une même tablette avec des profils limités. Très pratique en famille.

Une excellente tablette à un prix abordable

Google et Asus réitèrent leur coup de maître. À partir de 229 € en 16 Go, la Nexus 7 2013 propose un rapport qualité/prix excellent. Elle est légère et fine, bien finie, a un superbe écran et les performances sont au rendez-vous. Seuls deux « défauts », qui n’en seront pas aux yeux de tous, peuvent réfréner les ardeurs : son format 16/10, moins polyvalent que le 4/3, et Android, dont le catalogue d’applications optimisées pour tablette n’est pas encore égal à celui d’iOS.

Note

Les plus :

  • Bien finie
  • Superbe écran
  • Bonnes performances
  • Prix

Les moins :

  • Le format 16/10 moins polyvalent que le 4/3
  • L'écosystème Android pour tablette encore perfectible
8.5
10
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