Donner un coup de jeune au téléphone fixe. C'est la promesse de l'Archos 35 smart home phone, un téléphone DECT qui prend la forme d'un smartphone équipé d'Android. L'idée est simple : alors que le téléphone portable a évolué de manière considérable ces dix dernières années, le bon vieux "téléphone fixe" a fait du sur-place. Il s'est contenté de couper le fil et puis c'est tout ou presque. L'ergonomie de ces téléphones est souvent déplorable. Consulter le journal d'appel sur certains modèles est une vraie galère. Pire, ces appareils sont coupés du reste du monde. Alors que l'on synchronise sans peine son carnet d'adresses entre son ordinateur et son smartphone depuis des années, cette fonctionnalité n'a jamais effleuré nos bons vieux téléphones.

Le concept derrière l'Archos 35 smart home phone est sur le papier à la fois simple, ingénieux et prometteur : mettre Android sur le téléphone de la maison afin de profiter de sa polyvalence et de son écosystème. Et tout devient possible : synchroniser son carnet d'adresses, utiliser un logiciel de voix sur IP quand cela est nécessaire, faire de la visioconférence… Le tout à un prix "relativement" correct : 150 €.

En ce qui concerne les caractéristiques techniques, l'Archos 35 smart home phone renferme un processeur OMAP 3630 à 1 GHz, un écran couleur tactile de 3,5" d'une définition de 272*480 pixels, 8 Go de stockage, une connexion Wi-Fi, un port Micro USB 2.0, un slot micro-SD ainsi qu'un haut-parleur intégré et une prise audio jack 3,5 mm. Il est équipé d'Android 2.2.

Trop beau pour être vrai ? Oui, car dans les faits, ce produit est une catastrophe, comme on en a rarement vu. Une calamité sans nom. Les choix techniques sont ainsi tous à côté de la plaque.

Le plus gros point noir de cet appareil, c'est son écran. Archos a préféré opter pour un écran résistif qui, pour ne rien arranger, est de très mauvaise facture. En l'utilisant, on a l'impression de revenir dix ans en arrière. Il est très difficile de s'en servir avec les doigts, mieux vaut prendre un stylo !

On aurait mille fois préféré un écran digne de ce nom et avoir le minimum vital en matière d'espace de stockage. Sachant que cet appareil est fait pour une utilisation à la maison dans un environnement "connecté", avoir 8 Go est superflu. Vous pouvez très bien accéder à vos données en Wi-Fi sur votre réseau local ou dans le nuage.

Autant dire que l'utilisation de ce téléphone est très vite frustrante quand on est habitué à utiliser au quotidien un smartphone moderne. Pour ne rien arranger, la finition tout en plastique du produit est très cheap. On a l'impression que l'écran va céder à la moindre pression.

Le téléphone est livré avec une base qui contient une sortie micro-USB afin notamment de le recharger, ainsi qu'avec un petit boîtier qui ressemble comme deux gouttes d'eau à une Apple TV. Celle-ci fait office de base DECT.

L'appareil est tout aussi capable de se connecter à la base DECT fournie qu'à une autre de tierce partie. Nous avons réussi sans difficulté à le relier au DECT de la Freebox Revolution. Par contre, à partir du moment, où nous l'avons utilisé avec une base tierce, nous ne sommes plus jamais parvenus à le jumeler avec la base d'Archos, malgré une réinitialisation de l'appareil. La base est-elle tombée en panne entre-temps ? Nul ne le sait…

Pour ne rien arranger, l'autonomie de cet appareil en veille est catastrophique. Il faut impérativement penser à le poser systématiquement sur sa base. Il nous est souvent arrivé de le retrouver totalement à plat après l'avoir laissé une journée ou deux sur le bureau.

Pas la peine de vous faire un dessin, les défauts de ce terminal sont nombreux. Et très vite, on n'a eu qu'une seule envie : le ranger définitivement dans son emballage et revenir à son bon vieux téléphone, qu'on n'aimait pas particulièrement, mais qui ne nous énervait pas plus que ça… Dommage, car sur le papier, l'idée était vraiment intéressante !