Logitech : test du Block, un épais étui-clavier pour iPad Air 2

Mickaël Bazoge |

Logitech a entamé sa mue. Le constructeur d’accessoires veut se départir de l’image de fabricant de souris qui lui colle à la peau bien injustement : l’entreprise conçoit aussi des enceintes sous la marque Ultimate Ears, des produits « gaming », des étuis en tout genre… Afin d’impulser ce changement d’image de marque tant désiré, Logitech a bousculé son langage de design avec un nouveau logo et de nouvelles gammes de produits sous la bannière Logi, dont le Blok est le premier représentant.

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Le Blok est un étui pour iPad qui se double d’un clavier Bluetooth. Rien de très original pour le moment, mais le produit montre la voie que suivra Logitech dans les années à venir : des formes simples et des couleurs unies, dans un style qui rappelle celui de Nokia. Et pour cause : Alastair Curtis, le Chief Designer Officer de l’entreprise est un ancien directeur du design du constructeur finlandais. La filiation est claire.

Ce produit deux-en-un transforme l’iPad Air 2 (un modèle pour iPad mini 2/3 est aussi disponible) en hybride. Le clavier peut en effet se détacher de la tablette, à la manière de certains portables PC « convertibles ». L’attache entre les deux parties du produit est magnétique et elle se montre suffisamment solide pour ne pas provoquer de drame.

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La coque en elle-même, conçue dans une pièce de polymère très dur et rigide, ne facilite pas l’insertion de l’iPad. Il faut un peu forcer pour que la tablette accepte finalement d’entrer, au chausse-pied, dans sa protection. Logitech vante la discrétion et la légèreté de cet étui, mais dans la vraie vie, force est de constater que la coque est lourde (170 grammes, plus d’un tiers du poids total de la tablette). Une fois habillée, la tablette respire la solidité.

Le constructeur explique que les angles carrés de la coque absorbent au mieux les chocs sans que la tablette ait à en souffrir. D’après nos premiers essais, il est vrai que le Blok remplit plutôt bien cette fonction pour les bords, l’arrière et les angles ; l’écran est lui laissé complètement sans protection, même si le rebord de l’étui évite à la façade avant de la tablette de frotter contre une surface plane.

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Au dos, on trouve une béquille qui rappelle fortement son homologue de la Surface, exception faite que celle du Blok est recouverte de tissu (l’appendice de la tablette de Microsoft est en métal). Cette béquille peut être ajustée selon l’angle qui vous conviendra le mieux (de 20 à 70 degrés). Tous les ports de l’iPad restent évidemment accessibles.

Le clavier détachable n’est pas le plus mauvais qu’on ait eu sous les doigts — ce n’est pas non plus, loin s’en faut, le meilleur. La course des touches est un peu plus courte que celle du clavier sans fil d’Apple mais à l’inverse de celui du nouveau MacBook, il n’y a pas à proprement parler d’apprentissage à faire. Attention toutefois, les touches sont très proches les unes des autres et il peut arriver de prendre une vessie pour une lanterne ; dans le même ordre d’idée, certaines touches (à droite du clavier) sont vraiment étroites.

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Les touches reposent sur une couche de plastique transparent qui ne donne pas le meilleur effet et globalement, on ne peut pas dire que le clavier soit spécialement joli. Le tissu qui protège le fond de caisse et maintient l’attache magnétique déborde de la base et le berceau contenant les deux piles rondes est loin d’être un modèle d’intégration.

L’étui et le clavier (qui fonctionne évidemment lorsqu’il n’est pas relié) forment un bloc homogène qui donnent à la tablette un air de portable — et même de transportable, l’ensemble se montrant pratiquement deux fois plus épais et aussi lourd qu’un MacBook. On aurait apprécié un système de fermeture capable de stabiliser les deux morceaux ; il y a du mouvement entre ces deux parties, qui ne sont pas solidaires l’une à l’autre lorsqu’elles sont l’une sur l’autre. Il aurait fallu un aimant ou une attache pour faire bien les choses. La fonction d’extinction automatique de l’écran de l’iPad est de la partie.

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En bout de course, le plus gros reproche que l’on peut faire du Blok est qu’il respecte à la lettre son patronyme : l’iPad Air 2, si fin, léger et élégant dans sa livrée nue, devient épais, lourd et pataud avec cet étui. Entendons-nous bien : il faut évidemment accepter des sacrifices pour protéger efficacement l’investissement d’une tablette, en particulier si on compte effectivement l'utiliser dans des conditions difficiles. Et pour peu qu’on apprécie les angles bien droits d’un parallélépipède, il est possible d’aimer le design de ce produit — mais on perd pratiquement tous les atouts de l’iPad Air 2 habillé d’un tel étui.

Pour conclure

Les 129 euros demandés paraissent difficiles à accepter. On peut apprécier le design mastoc de l'accessoire qui n'est pas sans rappeler effectivement certains produits Nokia. Le clavier n'est pas désagréable en soi, même si on peut lui reprocher des touches très proches. Et le niveau de protection offert par la coque en elle-même est satisfaisant. Mais le tout se montre vraiment épais et lourd, ce qui retire à l'iPad Air une bonne partie de sa portabilité. Cet aspect peut néanmoins être un atout pour ceux qui comptent utiliser leur tablette dans des conditions mal adaptées.

Cela n’empêche que les finitions auraient certainement gagné à monter en gamme, car le tout fait ressembler l'iPad à un banal PC hybride. Deux autres modèles existent dans cette famille, sans le clavier mais avec une protection pour l'écran (lire Trois BLOK de protection pour l'iPad chez Logitech).

Note

Les plus :

  • Format intéressant pour un iPad
  • Bon niveau de protection
  • Design brut de fonderie pas désagréable

Les moins :

  • Un peu cher
  • Finitions modestes
  • Touches trop rapprochées
  • Épaisseur et poids
5.5
10

Prix :

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