Amazon : un nouveau Kindle sans révolution

Anthony Nelzin-Santos |

On en entendait parler depuis quelques jours, Amazon a annoncé un nouveau Kindle, plus léger et moins cher, avec une seule ambition : être vendu en masse pour permettre au libraire numérique d'écouler le plus possible de livres.

Le nouveau Kindle garde son écran E Ink 6", mais celui-ci est annoncé comme ayant un rafraîchissement 20 % plus rapide. La liseuse est désormais 21 % plus petite et 15 % plus légère que le précédent modèle, pour être plus agréable en mains — les boutons ont d'ailleurs été redistribués et retravaillés pour permettre la manipulation à une seule main. Comme le Kindle DX, le modèle plus grand qui reste au catalogue, le Kindle est disponible en deux couleurs : blanc et graphite.

Le clavier a été revu, tout comme le pad directionnel. Le Kindle possède 4 Go de mémoire interne, et sa batterie lui offre un mois d'autonomie si les connexions sans-fil sont coupées, 10 jours si elles sont actives. Le Kindle est en effet équipé du WiFi sur un premier modèle à 139 $, et de la 3G sur un deuxième modèle à 189 $. La 3G sert notamment à télécharger des livres, et ne requiert pas de forfait additionnel, Amazon ayant passé des accords avec les opérateurs, AT&T aux États-Unis.

Le Kindle possède désormais un navigateur « expérimental » utilisant le moteur de rendu WebKit. Cela ne veut pas dire qu'Amazon veut transformer peu à peu sa liseuse en tablette multimédia. Jeff Bezos a ainsi déclaré au Wall Street Journal : « pour la plupart des livres, ajouter de la vidéo ou des animations n'a aucune plus-value. Cela distrait plutôt que d'ajouter ».

Le patron d'Amazon a réaffirmé l'identité propre du Kindle, qui n'a pas à devenir un concurrent de l'iPad, mais doit au contraire rester un appareil dont la seule fonction est la lecture : « il y a 100 sociétés qui vont faire des tablettes à écran LCD. Pourquoi devrions-nous être la société no. 101 ? ». Pas d'écran couleur ou tactile, pour ne pas introduire des éléments distrayant la lecture comme les reflets : en l'état, pour Bezos, la technologie E Ink reste le meilleur compromis.

Le prix est un élément clef de cette stratégie : « nous avons développé [le Kindle] pour les grands lecteurs. A ce prix, nous allons dépasser cette audience. Les gens vont l'acheter pour leurs enfants. Les gens ne partageront plus leur Kindle ». Jeff Bezos a rappelé que l'équipe qui s'occupait de la librairie numérique d'Amazon était une équipe séparée de celle qui s'occupait du Kindle, mais que la baisse du prix du Kindle allait permettre de le mettre dans plus de mains pour permettre une augmentation des ventes de livres. Amazon a récemment fêté son premier ouvrage numérique ayant dépassé le million de ventes, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes de Stieg Larsson.

Le Kindle sera aussi disponible en Grande-Bretagne (109 £ en WiFi, 149 £ en 3G), avec un Kindle Store spécifique, de quoi espérer la multiplication des boutiques nationales, aspect où Amazon est paradoxalement très en retard. Ce nouveau Kindle est disponible à la commande dès aujourd'hui pour une livraison à partir du 27 août. Il pourra être livré dans 140 pays, avec accès à la boutique américaine donc.

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