Free Mobile : l’ARCEP s’en mêle

Christophe Laporte |

Dans un communiqué de presse, l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep) apporte plusieurs précisions au sujet de Free mobile. Le gendarme déclare en préambule que « le lancement d'un nouveau réseau de téléphonie mobile représente une opération complexe qui peut nécessiter des réglages et des mises au point. Ceux-ci sont légitimes dès lors que les engagements de couverture de l'opérateur sont respectés et dans la mesure où le service aux consommateurs n'est pas altéré ». L’ARCEP se souvient qu’au début, Orange, SFR et Bouygues Telecom n’avaient pas respecté entièrement le cahier des charges imposé lors du lancement de la 3G, suite à des difficultés techniques. Et d’affirmer qu’elle s’était montrée compréhensive à l’époque.

L’Arcep rappelle que dans sa licence qui lui a été attribuée, Free Mobile s’est engagé à offrir une couverture nationale d’au moins 27 % de la population à partir du 12 janvier 2012. Bien entendu, cette couverture n’inclut pas l’accord d’itinérance signé avec Orange.

Free Mobile a indiqué à l’Arcep avoir atteint ce fameux cap le 10 novembre 2011. L’ARCEP explique avoir vérifié les informations de Free de la manière suivante :

Le contrôle de la fiabilité de la carte de couverture du réseau 3G transmise par l'opérateur a été réalisé au travers d'une campagne de plus de 10 000 mesures sur le terrain menée en novembre et décembre 2011 ;

Le taux de population couverte, correspondant à la carte de couverture du réseau 3G transmise par Free Mobile, et vérifiée comme il vient d'être dit, a été calculé au moyen d'une base de données de la population géolocalisée au niveau de l'immeuble.

L’ARCEP explique que cette méthode « est strictement identique à celle utilisée, dans les mêmes circonstances, pour les autres opérateurs ».

De son point de vue, rien ne permet de penser que Free Mobile ne respecte pas ses engagements. Cependant, dans un souci d’apaisement, et suite à la demande des syndicats CFE-CGC et UNSA des opérateurs télécoms mobiles (lire : Les syndicats des opérateurs historiques attaquent Free Mobile), l’ARCEP va « engager une vérification sur le terrain » en employant les mêmes méthodes que par le passé. D’autre part, l’ARCEP précise qu’aucun opérateur ne l’a saisi à ce jour. De son côté, Le Figaro révèle que le ministre de l’Industrie Éric Besson a lui aussi écrit à l’ARCEP pour demander un contrôle.

Les précisions de l’ARCEP interviennent à un moment où les déclarations acides se multiplient. Dans un entretien au journal Le Monde, Frank Esser, le P-DG de SFR, accuse Orange d’avoir « permis à Iliad de sortir des forfaits si peu chers » en signant un accord d’itinérance avec Free Mobile. Une accusation étonnante sachant que le gendarme des télécoms avait garanti à Free Mobile la possibilité de signer un accord d’itinérance.

Ce que Frank Esser semble reprocher à Orange, c’est d’avoir signé un accord sur la 3G, alors que les opérateurs étaient contraints de négocier uniquement sur l’EDGE. Il est vrai qu’avec seulement de la 2G, l’offre de Free aurait été nettement moins intéressante.

Tout comme Orange, SFR jure qu’il ne s’alignera pas sur les tarifs de Free Mobile estimant qu’il n’est pas possible de déployer des réseaux de qualité avec des offres à 2 €.

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