Le nouvel opérateur mobile n'en finit plus d'être au coeur des débats. L'ARCEP, l'autorité de régulation des télécoms, va mener une enquête sur les conditions d'accueil de Free Mobile réservées aux opérateurs virtuels (MVNO).
En février, l'opérateur avait dévoilé sa grille tarifaire à destination des MVNO qui voudraient exploiter son réseau. Réponse sans ambiguité du président de Zéro Forfait : « Free se moque du monde ! » Les MVNO jugent les tarifs prohibitifs et cette offre ne comprend en plus que le propre réseau de Free couvrant seulement 31 % de la population pour le moment.
« C’est un moyen de dire qu'il ne veut pas de MVNO. Bien sûr, personne ne va signer ce contrat » argue le président de Zéro Forfait. Un collectif d'opérateurs virtuels, Alternative Mobile, qui regroupe entre autres NRJ Mobile, Virgin Mobile et Prixtel, avait qualifié de mascarade les propositions de Free Mobile.
Dans un communiqué paru aujourd'hui, Alternative Mobile indique que l'ARCEP a ouvert « une procédure en manquement pouvant conduire à une sanction à l'encontre de Free Mobile. » L'autorité pourrait obliger Free Mobile à revoir ses prix si elle les considère comme inadaptés.
Dans le même temps, l'Institut de l'audiovisuel et des télécoms en Europe (IDATE) se dit inquiet de l'arrivée de Free Mobile dans le secteur des télécoms en France : « Il va falloir suivre la situation qui résulte en France de l'entrée d'un quatrième opérateur, qui nous paraît largement à contre-cycle. Il nous semble que l'heure est plutôt à la consolidation comme on l'observe aux Pays-Bas, et au Royaume-Uni ».
Pour l'IDATE, Free pourrait causer « un recul violent des revenus du secteur et des marges des opérateurs », qui serait certes au bénéfice des consommateurs à court terme, mais qui freinerait les investissements. « Les opérateurs européens sont déjà nettement en retrait des opérateurs nord-américains ou asiatiques dans leur effort d'investissement. [...] On pourrait, dans les années à venir, assister à une sorte de paupérisation du secteur, pris en étau entre les acteurs dominants des terminaux et des plateformes internet, et affaibli par les guerres de prix. »