Galaxy S5 : un bon smartphone ennuyeux

Mickaël Bazoge |

Le Galaxy S5 est le nouveau porte-étendard de Samsung, celui-là qui doit ramener les bénéfices du constructeur sur les bons rails (lire : Les bénéfices de Samsung à nouveau en baisse). Mais avant de parler gros sous, encore faut-il que le smartphone plaise, et d'abord aux critiques qui ont publié leurs tests aujourd'hui en attendant un lancement global le 11 avril. La tonalité est à peu près identique partout : le Galaxy S5 est un bon mobile Android, mais il n'a pas grand chose qui pourrait pousser au renouvellement.

Crédit F. Martin Ramin/The Wall Street Journal.

Walt Mossberg de Re/code n'a pas trouvé le Galaxy S5 particulièrement « excitant ou original ». Dans tous les domaines, il reste un « très bon téléphone » : bonne qualité des appels, « excellentes photos et vidéos », bonnes performances pour le wi-fi et le réseau, ainsi que pour la batterie (autonomie de 24 heures en usage modéré). En main, l'appareil est « solide », même avec sa coque en plastique.

Le testeur regrette toutefois les doublons logiciels, Samsung ayant l'habitude de proposer ses propres applications. Le Galaxy S5 se retrouve donc avec deux navigateurs, deux apps de reconnaissance vocale, deux lecteurs photo/vidéo… Le capteur d'empreintes digitales a bien mal fonctionné, au contraire de l'iPhone 5s (lire : iPhone 5s v Galaxy S5 : première comparaison vidéo entre les capteurs d'empreintes). Le moniteur de fréquence cardiaque placé au dos du smartphone a également posé problème, avec l'absence de mesure une fois sur deux. En revanche, Mossberg a apprécié l'étanchéité du smartphone, un « grand succès » : le Galaxy S5 fonctionne parfaitement même sorti de l'eau. « Si vous laissez souvent tomber votre téléphone dans l'eau, vous voudrez le Galaxy S5 », conclut le journaliste.

Geoffrey Fowler du Wall Street Journal loue également la nouvelle fonction d'étanchéité du smartphone, qui le protègera en cas d'immersion subite ou de jet malencontreux de café (il faudra cependant penser à protéger le connecteur avec le capuchon intégré). Il apprécie également la facilité d'usage par rapport au Galaxy S4 - malgré les apps en doublons, Samsung a fait le grand ménage dans ses « innovations » : exit par exemple la fonction Air Gesture qui permet de manipuler l'écran en agitant la main au-dessus de l'écran. La fonction d'économie de l'autonomie lorsque la batterie est au plus bas (elle désactive les services non essentiels) est également appréciée.

Si le design « balle de golf » de la coque arrière en plastique a fait jaser, celui-ci se révèle à l'usage utile pour tenir le smartphone. L'autonomie de l'appareil se révèle 20% plus importante que pour l'iPhone 5s dans un test de streaming vidéo (6 heures). Le Galaxy S5 se révèle cependant plus gros et plus large que son prédécesseur, quand on s'attend à quelque chose de plus léger et fin. Le capteur photo, même avec ses 16 mégapixels, est moins performant que celui de l'iPhone 5s, en particulier en cas de lumière faible. Le capteur de fréquence cardiaque a lui aussi fonctionné une fois sur deux.

Crédit Steve Kovach/Business Insider.

Anand Lal Shimpi et Joshua Ho d'AnandTech livrent comme à leur habitude un long test très détaillé du smartphone. Le Galaxy S5 y est décrit comme une mise à jour solide, qui reprend au Galaxy Note 3 le trophée de meilleur smartphone Android, en particulier pour les utilisateurs qui veulent un mobile d'une taille un peu plus raisonnable. L'autonomie s'est améliorée, la connexion aux réseaux connait elle aussi un progrès sensible. Par contre, l'optimisation de l'image développée par Samsung ne convainc pas les testeurs, même si « l'expérience globale pour l'appareil photo est solide ». Autre grief : la mémoire NAND utilisée par Samsung s'est avérée moins performante qu'attendue. La technologie AMOLED de l'écran se montre finalement au niveau du LCD dans tous les domaines. Le travail effectué par Samsung pour le logiciel est également souligné, même si « ça n'est pas parfait, c'est un grand pas dans la bonne direction ». Le Galaxy S5 est un bon remplaçant du S4, concluent les auteurs, qui regrettent cependant l'absence d'une coque en métal et de haut-parleurs en façade.

Le moniteur de fréquence cardiaque. Crédit Josh Miller/CNET

Gareth Beavis de TechRadar revient à son tour sur le design du Galaxy S5, que Samsung n'a pas fait évoluer au contraire des composants : le processeur est plus rapide, l'écran plus grand et plus lumineux, la batterie plus imposante. Le capteur de fréquence cardiaque en prend cependant pour son grade : ce composant est tout simplement jugé sans intérêt. Ce mobile reste dans la course contre l'iPhone pas tellement par ses qualités propres, mais grâce à la machine marketing de Samsung (ce qui n'est pas vraiment à l'honneur du mobile). Le S5 n'en reste pas moins un « super téléphone »… qui n'a rien de spectaculaire.

Steve Kovach de BusinessInsider l'écrit noir sur blanc : le Galaxy S5 est « un des meilleurs » de sa catégorie, même s'il n'est pas aussi beau que le One de HTC ou l'iPhone. Le S5 se montre cependant plus simple d'utilisation que les précédents mobiles de Samsung. Au contraire de la plupart des autres testeurs, Kovach estime que le capteur photo de l'appareil fait mieux que la concurrence, tout comme l'écran. Le design en prend pour son grade, en particulier la texture sur la coque en plastique qui ne rend vraiment pas bien sur les modèles bleu et or. C'est d'ailleurs la seule chose que le testeur reproche au terminal : « Ça n'est pas horrible, mais ce n'est pas non plus l'idéal ».

Le mode économie d'énergie bascule l'interface en niveaux de gris. Crédit Josh Miller/CNET

La tonalité est similaire chez CNET, où Jessica Dolcourt estime que le Galaxy S5 améliore encore ce qui était pour elle le meilleur téléphone. Pourtant, le capteur d'empreintes digitales nécessite d'être précis dans le mouvement (et d'avoir un doigt sec), tandis que le cardiofréquencemètre est jugé comme un gadget. La journaliste propose également une galerie photos intéressante, qui montre un appareil photo pas manchot en situation de bonne luminosité… et moins convaincant quand la lumière est plus faible. Tout cela n'empêche pas Dolcourt de conseiller le smartphone, qu'elle voudrait « acheter et utiliser tous les jours » (même si elle reconnaît que les améliorations par rapport au S4 sont minimes). En revanche, pour ceux qui souhaitent un design plus élaboré ou une version « propre » d'Android, mieux vaudra passer son chemin.

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