Google prend position en faveur du « jailbreak » d'Android

Anthony Nelzin-Santos |

Dans un billet sur le blog officiel de Google à destination des développeurs sur Android, Nick Kralevich, ingénieur dans l'équipe sécurité de l'OS mobile, n'y va pas par quatre chemins : les opérateurs et fabricants ne devraient pas bloquer le déblocage des appareils sous Android, communément appelé root.

Comme le Nexus One avant lui, le Nexus S peut être facilement rooté : cela permet notamment d'installer des versions alternatives d'Android, ce qui fait la joie des bidouilleurs, mais aussi des développeurs. Les opérateurs disposent de builds spécifiques d'Android : SFR distribue par exemple le Nexus One avec une version aux différences infinitésimales avec la version « nue », mais qui ne peut pas être directement mise à jour sans que l'opérateur propose la prochaine version. Même chose avec les fabricants qui proposent des surcouches : il faut attendre que la surcouche soit mise à jour pour mettre à jour Android. Rooter son téléphone permet donc par exemple d'installer Android tel qu'il est proposé par Google, avec un accès immédiat aux mises à jour — sous réserve de compatibilité du téléphone. Comme le jailbreak sur iOS, il permet donc d'ajouter des fonctions, mais a aussi sa face plus noire.

En tant que responsable de la sécurité, Kralevich préférerait que les opérateurs et les fabricants laissent ouverte la porte au root par les passionnés, ce qui évitera à certains d'avoir à fouiller dans les arcanes du système et trouver un moyen de s'infiltrer : « il est possible de concevoir des méthodes de root qui protègent l'intégrité du réseau mobile, les droits des fournisseurs de contenus et des développeurs d'applications, tout en donnant le choix à l'utilisateur ». Il estime en effet que l'utilisateur ne devrait pas avoir le choix entre sécurité et ouverture, et devrait avoir les deux.

On peut interpréter cette sortie comme le symptôme d'un certain malaise qui s'est installé entre Google, les opérateurs et les fabricants : la promesse de l'ouverture d'Android formulée par la firme de Moutain View se transforme en effet en une sacrée pagaille une fois que l'OS est passé par les mains de ces intermédiaires. Google a donc réorienté son discours ces dernières semaines en faisant très clairement la distinction entre la version d'Android « pure » qu'il fournit et les autres (lire : Android : Google dévoile son programme pour 2011). La gamme Nexus a de beaux jours devant elle auprès des technophiles pour qui la mise à jour du logiciel interne de leur téléphone est une activité ayant un sens…

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