P2P : la chasse aux sorcières

vincent absous |

Il ne fait pas bon télécharger de la musique sans la payer en France ces derniers temps. Hier, les maisons de disques, qui ont choisi la ligne dure, se sont félicitées de la tournure que prenait la chasse à ces vilains pirates. Une cinquantaine de poursuites judiciaires ont été entamées à l'encontre de ces adeptes du téléchargement gratuit, qui, pour certains au moins, n'avaient certainement pas le sentiment d'accomplir un acte répréhensible, en tout cas condamné par la loi. Dans le lot, on trouve un enseignant (nous avons déjà parlé de ce cas particulier), un mécano, une infirmière, etc., des gens d'en bas donc, des exemples assurément. Poursuivis par la Société civile des producteurs phonographiques, ils risquent gros : trois ans de prison et 300 000 euros d'amende. Ces exemples-là, Marc Guez, le directeur général de la SCPP, les a rappelés hier lors de la conférence organisée pour faire un premier bilan de cette chasse aux sorcières. "La période de l'impunité est terminée et les gens s'arrêteront spontanément", pense-t-il. Dans la même salle de l'Olympia, une voix s'est élevée, celle d'Aziz Ridouan, 16 ans, le président de l'Association des Audionautes (voir notre dépêche), qui a réaffirmé son credo : "Je télécharge beaucoup, mais je ne suis pas un voleur et je ne veux pas aller en prison. Vous essayez de nous adapter à votre industrie alors que c'est à votre industrie de s'adapter à nous". Une chose est sûre : l'industrie musicale entend médiatiser ces affaires.

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