RIM : des sorties de secours difficiles à prendre

Florian Innocente |

Partenariat avec Microsoft, revente ou licence de certains actifs, les potions pour tenter de relever RIM sont amères. Alors que le groupe canadien a de nouveau annoncé de mauvais résultats, Reuters se fait l'écho de différentes options sur la table du conseil d'administration.

D'après trois sources différentes, RIM a comme première option de suivre la même stratégie que Nokia et d'équiper ses BlackBerry avec Windows Phone. Cela se traduirait par la mort de BlackBerry OS. Hier, RIM a annoncé que la future version 10 n'arriverait pas avant le premier trimestre 2013, au lieu de la fin de cette année (lire RIM s'enfonce et repousse BlackBerry 10 à 2013).

Ces sources de Reuters affirment que Steve Ballmer a plusieurs fois approché RIM pour discuter d'un accord comme celui conclu avec Nokia. Microsoft prendrait aussi des parts dans son nouveau partenaire, participerait aux dépenses marketing, et il aurait exprimé son intérêt pour des brevets sur des technologies sans-fil. Un tel arrangement réduirait par contre à peau de chagrin l'autonomie dont jouit aujourd'hui RIM. Le conseil d'administration préfèrerait donc voir les efforts se poursuivre sur le développement de BlackBerry 10.

Une autre option consiste à capitaliser sur les ressources de l'entreprise en les ouvrant à d'autres ou en les revendant. Le nouveau patron de RIM, Thorsten Heins, a hier encore déclaré que des réflexions étaient en cours sur la stratégie d'ouverture à conduire, et qu'il était ouvert à l'idée de licencier son système d'exploitation (encore faut-il trouver des candidats à la licence pour un système pas encore finalisé lorsqu'on a en face de soi Android et Windows Phone…).

En avril dernier, il avait été révélé que l'un des deux ex-PDG de RIM, Jim Balsillie, avait soumis l'idée d'ouvrir le réseau de communications privé du groupe à des opérateurs.

Le service de messagerie BBM aurait par exemple pu être décliné sur d'autres OS mobiles, moyennant finances. Ensuite, les opérateurs dont les réseaux cellulaires sont déjà branchés sur celui de RIM, auraient pu utiliser cette infrastructure supplémentaire et proposer d'autres forfaits peut-être plus économiques avec quelques services Internet resserés autour de l'accès aux réseaux sociaux et à la messagerie instantanée.

RIM aurait été jusqu'à développer son client BBM pour iOS et Android, il aurait aussi évalué le scénario d'une vente de ce réseau. Mais l'ambition de Balsillie se heurta à l'opposition de la nouvelle direction et du conseil, lesquels préféraient tabler sur la nouvelle génération de BlackBerry et d'OS.

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