RIM : un vent de panique à la sortie de l'iPhone

Anthony Nelzin-Santos |

Au détour d'une discussion Shacknews du week-end trouve-t-on le témoignage de quelqu'un qui serait un ancien employé de RIM et se fait connaître sous le nom de Kentor. Si l'on se fie à ses dires, c'est un vent de panique qui aurait traversé les bureaux canadiens du concepteur du BlackBerry à l'annonce de l'iPhone début 2007.

Il commence par rappeler le chemin des acteurs de la téléphonie avant l'entrée d'Apple sur le marché. Spécialiste des ondes radio, Motorola est notamment responsable de la naissance du talkie-walkie, de la télévision en couleur, ou du téléphone cellulaire. RIM est un spécialiste des réseaux de communication bidirectionnels, du pager au fameux BlackBerry. Ericsson concevait déjà des téléphones dans les années 1930s, alors que Nokia n'a débuté son activité dans le domaine que dans les années 1970.

Kentor considère la gamme des Nokia Communicator comme les premiers smartphones, dans la fin des années 1990, avec leurs quelques applications et leur connexion à un réseau DATA. Mais « la vue générale était que les téléphones n'auraient jamais un réseau avec une bande-passante suffisante ou un ratio performances/autonomie suffisant pour être plus qu'un téléphone ». Nokia et Ericsson ont progressivement intégré les fonctions PDAs issues des Palm, alors que Palm s'est intéressé au téléphone. Les changements étaient donc très progressifs, une itération après l'autre.

Il interprète l'iPhone comme un réel pavé dans la mare dans laquelle barbotait tout ce petit monde, voire même comme un joli bras d'honneur : « RIM était même en déni total après l'annonce de l'iPhone ». A l'époque, il vient de quitter RIM, mais les échos qu'il reçoit parlent de réunions où l'on juge que l'autonomie sera forcément horrible parce que l'iPhone embarque un processeur surpuissant, seule manière d'expliquer la fluidité de son interface. Au démontage, surprise : une grande batterie, une toute petite carte-mère, rien de magique.

Force est de constater que trois ans après la sortie de l'iPhone, le marché de la téléphonie mobile a été complètement renversé. L'indétrônable Nokia est en pleine perte de vitesse, RIM peine à se renouveler, Microsoft a été obligé de se réinventer. Ceux qui ont adopté Android (Motorola, LG, Samsung, Sony-Ericsson) ont réussi à faire leur mue, un Android qui, comme iOS, n'était pas là il y a trois ans.

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