Smartphones vs Consoles, un match à plusieurs inconnues

Florian Innocente |

La Sony NGP, la nouvelle et puissante console de poche de Sony et la Nintendo 3DS seront-elles les dernières représentantes de leur catégorie ? C'est l'une des questions posées par John Carmack, alors que les smartphones, et par extension les tablettes, représentent une concurrence inédite face à ces plateformes historiques et d'abord spécialisées dans le jeu.

Dans le Dallas News, le fondateur d'id Software s'interroge également sur le défi que représente pour les développeurs la politique de prix bas en vigueur sur l'App Store ou l'Android Market (lorsque les jeux ne sont pas tout simplement payés par la pub). Ces paliers ras du plancher feraient hésiter des développeurs à s'engager sur ces plateformes où les clients ne sont pas franchement disposés à payer les 40 ou 50 $ qui était la règle jusque-là.

Cette question des tarifs abordée par Carmack, fait écho à une inquiétude chez Nintendo. Reggie Fils-Aime, le responsable de Nintendo America s'alarme de ce que les éditeurs présents sur les App Store et consorts tirent les prix vers le bas, et distillent une nouvelle mentalité auprès des joueurs. Celle qu'un jeu ne devrait jamais coûter plus de quelques dollars, une culture aussi du jeu jetable.

Cependant, dans ce domaine, ce sont justement les clients qui risquent d'avoir le dernier mot “Si c'est la tendance que les consommateurs vont encourager, il n'y a pas grand-chose que les développeurs puissent faire” observe, pragmatique, John Carmack.

Fin janvier, il avait souligné le potentiel de la Sony NGP, qui a selon lui une génération d'avance sur les smartphones, à caractéristiques techniques égales. Il notait cependant que les téléphones évoluaient à un rythme plus soutenu.

Cependant, à l'heure où les smartphones font preuve de capacités ludiques plus que satisfaisantes, la question des performances pures ne suffira peut-être pas à avantager les consoles de poche. Même en retrait techniquement, un smartphone peut tout à fait suffire à son propriétaire amateur de jeux et tirer avantage de sa polyvalence, son principe de tout en un. “Un smartphone peut se révéler à 80 % aussi bon qu'une console dédiée. Les gens se promenant toujours avec leur téléphone, s'il vaut une console à 80 %, combien de personnes sur le marché du jeu vont s'en satisfaire ? C'est la question que tout le monde se pose et je n'ai absolument pas la réponse” ajoute Carmack.

D'autres sont moins pessimistes, ainsi un analyste cité dans le même article, soulignait le côté "casual" des jeux proposés sur les téléphones, tandis qu'il voyait dans la baisse des ventes de consoles la simple conséquence d'une attente pour de nouveaux modèles prévus cette année.

La bataille entre ces appareils agite cependant pas mal l'industrie du jeu, Capcom fin janvier avait fait un constat plus tranché, estimant qu'au-delà des joueurs occasionnels, même des "hard core gamers” se montraient séduits par les smartphones (lire Capcom : "les joueurs ont abandonné les consoles portables"). Et Capcom de prévoir plusieurs titres sur l'App Store.

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