Avec le Ledger Stax, Tony Fadell espère tenir l'iPod des portefeuilles à cryptomonnaies

Stéphane Moussie |

Depuis la chute brutale de la grande plateforme d'échanges FTX, tous les acteurs des cryptomonnaies tirent la tronche. Tous, sauf Ledger. La licorne1 française n'a jamais vendu autant de wallets physiques, ces petits appareils conçus pour conserver soi-même ses cryptos de manière sécurisée. Déjà leader sur le marché avec près de six millions d'unités vendues dans le monde, Ledger veut enfoncer le clou avec un nouveau portefeuille innovant, le Ledger Stax.

Ledger Stax

L'appareil a été conçu par nul autre que Tony Fadell, le « père » de l'iPod et créateur de Nest, qui vit en France depuis plusieurs années. Tony Fadell a été enrôlé par un autre ancien d'Apple, Ian Rogers, CEO de Beats Music puis responsable d'Apple Music jusqu'en 2015, qui occupe le poste de Chief Experience Officer dans la boîte française depuis l'année dernière. « Si vous voulez du marketing et des ventes, il vous faut des américains, il n'y a pas d'autre choix », estime dans une interview à Wired Pascal Gauthier, le CEO de Ledger, qui a également mis sur le projet la vice-présidente Ariel Wengroff.

L'objectif de Tony Fadell et de ses compatriotes : faire sortir le wallet à crypto de son ornière. « Nous espérons vraiment [pouvoir transformer l'industrie]. Nous voulons que ce soit l'iPod des actifs numériques », déclare celui qui a créé l'appareil ayant révolutionné l'industrie de la musique.

Tandis que les premiers portefeuilles de Ledger ressemblaient à des clés USB, le Ledger Stax prend une toute autre forme. Grand comme une carte bancaire (85 mm x 54 mm x 6 mm, 42,5 g), il est recouvert d'un écran E Ink noir et blanc qui déborde sur un côté, lui conférant un air de mini-livre. Les « propriétaires » de NFT pourront afficher leurs œuvres sur cet écran 3,7" (400 x 672 pixels), dans la limite des 16 niveaux de gris pris en charge.

Cet écran très basse consommation doit assurer plusieurs mois d'autonomie au wallet lorsqu'il n'est pas utilisé. Quand la batterie est à plat, elle se recharge en USB-C ou en induction. La communication avec les smartphones (iOS 13 et Android 9 minimum) se fait en Bluetooth 5.2. Le produit fonctionne également avec les ordinateurs 64 bits (Windows 10, macOS 12 ou Ubuntu LTS 20.04 minimum), à l'exception de ceux qui ont un processeur ARM, ce qui exclut donc les Mac Apple Silicon.

Le Ledger Stax a également des aimants pour pouvoir être empilé — d'où son nom, qui vient donc de « stacks » —, l'idée de Tony Fadell étant que les utilisateurs en possèdent plusieurs pour conserver séparément leurs différents actifs numériques. Vu son tarif, ça risque d'être compliqué, car il est vendu 279 €, soit trois fois plus cher que le Nano S Plus. Le nouveau produit est actuellement en précommande et le fabricant promet une livraison au premier trimestre 2023.

Si Ledger Stax est entièrement tourné vers les cryptos, tokens, NFT et autres joyeusetés du « web3 », Ledger espère devenir à long terme le portefeuille dans lequel on glissera les versions numériques de son permis de conduire ou de son passeport.


  1. Start-up valorisée à plus d'un milliard de dollars.  ↩︎

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