Le nouveau HomePod arrive vendredi et les premiers tests ont été publiés par quelques médias. Apple avait dévoilé cette seconde génération de sa grosse enceinte à la mi-janvier. Elle a été améliorée à certains égards (plus moderne sur la domotique), a priori diminuée sur d'autres (moins de haut-parleurs et de microphones) et le tout pour un prix revenu à 349 €. C'est-à-dire celui des débuts en 2018, avant le modeste rétropédalage de 20 € en 2019.

On avait fait un large tour des différences techniques, sur le papier, entre les deux générations de 2018 et 2023. Elles sont suffisantes au point qu'il est impossible de créer une paire stéréo entre l'ancien HomePod et le nouveau. Ils se ressemblent fortement sans être identiques et notamment sur le travail du son.

Ce son, tout d'abord, puisque c'est ce que l'on demande en priorité à ce produit : d'être plaisant à l'oreille. La nouvelle génération remplace les 7 tweeters par 5, les 6 microphones par 4 et un processeur A8 d'iPhone 6 par un S7 d'Apple Watch Series 7.

En le comparant avec le premier, The Verge n'a pas décelé de franches différences, le rendu peut varier sur certains instruments, mais c'est de l'ordre du détail et c'est occasionnel : « Si vous étiez un fan de cette enceinte, la nouvelle génération vous contentera tout autant », résume Chris Welch. Lui a préféré le HomePod aux Sonos One et produits équivalents de Google et Amazon alors que l'un de ses collègues en a plutôt pincé pour la Sonos, jugeant que le HomePod manquait de chaleur, qu'il était trop « clinique ».

Chez Numerama, Nicolas Lellouche souligne cette subjectivité inhérente aux tests audio, mais lui aussi juge que les différences techniques internes n'ont pas eu d'impact négatif sur le son. On peut même le trouver amélioré et une tête devant ce que renvoie une Sonos One :

Un même morceau joué sur les deux générations de l’enceinte sonnera quasiment systématiquement mieux sur le HomePod 2. À un volume maximal, le HomePod 2 est plus percutant et, surtout, bien plus juste. On perçoit beaucoup plus distinctement les voix, en grande partie grâce à une meilleure diffusion dans l’espace (on a souvent l’impression que les instruments viennent des murs, tandis que les paroles de l’enceinte)

La (relative) déception a porté sur l'écoute de rap, où l'enceinte s'est assagie sur les basses. C'est moins boum-boum qu'avant, mais c'est peut-être mieux ainsi, estime Numerama, qui trouve en définitive ce HomePod « extraordinaire » comme enceinte au vu de sa taille.

Brian Heater chez TechCrunch ne tarit pas d'éloges non plus sur les compétences sonores du périphérique : « Si je devais choisir un seul mot pour décrire le son, j'opterai probablement pour "plein". Les aigus sont élevés, les graves sont graves, les médiums sont… vous voyez ce que je veux dire » et d'apprécier tout particulièrement la bonne séparation stéréo.

Même son de cloche sur la stéréo pour The Verge qui note également un confort accru pour l'écoute de morceaux en audio spatial : « Plus convaincante que l'expérience obtenue avec un casque ou des écouteurs ». Chris Welch a cependant constaté des hésitations de la part de l'enceinte à jouer des morceaux en audio spatial, alors qu'ils étaient estampillés ainsi. Comme si elle avait de la peine parfois à détecter ce critère.

D'aucuns voudront peut-être utiliser un ou deux HomePod pour en faire une puissante barre de son. C'est possible grâce à la technologie eArc (même pour le premier HomePod), sous réserve d'avoir la toute dernière Apple TV 4K qui enverra l'audio en sans-fil. Ça marche bien d'après les tests, mais le problème réside plutôt dans le coût de cette solution, surtout avec deux HomePod.

Le nouveau modèle d'enceinte se distingue aussi de l'ancien par un assortiment de petites nouveautés en domotique. Comme les capteurs de température et d'humidité, qui étaient déjà dans le HomePod mini, mais inactifs et dont Apple n'avait rien dit. Il y a également la compatibilité avec Matter pour utiliser l'enceinte avec des produits domotiques d'autres plateformes.

Au printemps arrivera une mise à jour logicielle pour que les microphones du HomePod (et du mini) puissent détecter le retentissement de l'alarme d'un détecteur de fumée ou monoxyde dans la maison, et l'identifier en tant que telle. On recevra une notification sur son iPhone avec la possibilité de discuter via l'enceinte avec des personnes éventuellement présentes dans la maison si on n'est pas chez soi. Par contre on ne pourra pas créer une automatisation entre la détection de ce problème et le déclenchement d'une autre action, comme de lancer une ventilation ou de déverrouiller une porte.

Enfin, Apple a tenu compte de différentes critiques. Le câble d'alimentation est muni d'une prise standard et on peut le débrancher facilement au lieu d'avoir à tirer comme un sourd. La surface lumineuse et son animation colorée s'étendent désormais sur tout le disque et les zones + et - sont dessinées, elles ne disparaissent plus lorsque l'enceinte n'est pas active. Détail comme avec le HomePod mini, apparemment sa base ne marque plus les surfaces en bois…

Au final, ces testeurs jugent ce HomePod 2023 très compétent sur l'audio, particulièrement en stéréo, mais toujours cher (et encore, aux États-Unis il est revenu à un prix plus bas — 299 $ (hors taxes) — qu'au moment de sa disparition) et surtout intéressant pour un écosystème Apple. Spotify n'a jamais fait l'effort de s'intégrer dans cette enceinte, il n'y a pas non plus de connexion Bluetooth possible en audio et en termes de capteurs, le gros HomePod n'en propose pas plus que le petit HomePod mini. Au vu de ce tarif inchangé pour pas mal de marchés, a-t-il des chances de faire mieux que son prédécesseur… ?