Netflix veut rivaliser avec Hollywood

Mickaël Bazoge |

Netflix va très bien. Le service de vidéo à la demande sur abonnement (sVOD) a dévoilé des résultats tout à fait satisfaisants : durant le quatrième trimestre 2014, la société a généré 83 millions de dollars de profit, soit le double du consensus des analystes. Surtout, l'entreprise de Reed Hastings a tracé des perspectives de croissance à même de faire saliver tous les investisseurs potentiels (d'où la hausse de l'action hors cotation, +3.4% actuellement). Il y aura tout d'abord la disponibilité de The Interview sur la version US du site ce 24 janvier, alors que le film à scandales n'est proposé à la location que depuis les premiers jours de l'année.

Voilà qui sera peut-être de nature à recruter encore plus d'abonnés : Netflix en a compté 1,9 million en plus aux États-Unis; mais c'est surtout à l'international que la progression est la plus importante, puisque ce sont 2,4 millions de spectateurs qui se sont rajoutés durant le dernier trimestre — 40% de plus que durant la même période de 2013. Il faut dire que Netflix a multiplié les lancements de son service à partir de la mi septembre, notamment en Europe et en France. Un lancement hexagonal jugé « très satisfaisant », comme a pu s'en enorgueillir Cécile Fouques, responsable de la communication pour Netflix en Europe.

Et Netflix voit au delà du seul vieux continent. L'idée est tout simplement d'être présent dans tous les pays du globe (la Corée du Nord parait toutefois hors de portée), alors que le service est déjà proposé dans une cinquantaine de contrées. La Chine est évidemment dans la ligne de mire de la société, mais elle en est encore à explorer les différentes options, et à s'enquérir des diverses permissions pour une diffusion dans l'Empire du Milieu.

En ce qui concerne la production de contenus originaux, Netflix est en concurrence directe avec Amazon, et de plus en plus : le géant de la distribution a ainsi signé Woody Allen pour une série TV exclusive (le cinéaste devant superviser et réaliser les épisodes), et très récemment il a annoncé la production de 12 films destinés aux salles obscures. Netflix (qui va aussi se lancer au cinéma avec Tigre et Dragon 2 : The Green Legend) nourrit également une folle ambition, celle de se transformer en « système » capable de rivaliser avec Hollywood, aussi bien en termes de diffusion mondiale que d'influence.

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