Canonical aura bien son smartphone sous Ubuntu

Mickaël Bazoge |

Canonical aura finalement son smartphone, mais cela ne sera pas l'Ubuntu Edge. L'éditeur d'Ubuntu avait tenté le financement participatif en 2013 pour produire l'Edge, un mobile intelligent haut de gamme (pour l'époque) pour lequel Canonical avait demandé 32 millions de dollars auprès des internautes investisseurs enthousiastes. Enthousiastes, ils l'ont été, mais pas suffisamment : le projet n'a finalement récolté « que » 12,8 millions de dollars, ce qui a tout de même établi un record (lire : Ubuntu Edge, le plus bel échec du crowdfunding).

Le nouveau smartphone est beaucoup moins ambitieux. L'Aquaris E4.5 Ubuntu Edition est fabriqué par l'espagnol BQ et à la base, il s'agit d'un mobile dans lequel Android a été troqué contre Ubuntu. Techniquement, nous sommes donc en présence d'un smartphone de 4,5 pouces (540 x 960), intégrant sous le capot un processeur MediaTek à quatre cœurs cadencé à 1,3 Ghz, 8 Go de stockage, un slot pour cartes microSD, deux emplacements pour des cartes SIM, un capteur photo en façade de 5 mégapixels… et sans support de la LTE. De fait, l'appareil ne sera pas bien cher puisqu'on pourra le dénicher à 169,90 euros.

Pour cette première, Canonical et son partenaire BQ vont organiser des ventes flash sur Twitter : en suivant les comptes @ubuntu ou @bqreaders, on sera alerté de la mise en vente éphémère des appareils. L'engin ne sera pas proposé dans le commerce traditionnel. Mais face à des Lumia ou au Moto E proposés à des prix équivalents (ou moins chers encore), quelle chance a l'Aquaris pour s'imposer sur le marché très encombré de l'entrée de gamme ?

Canonical a une réponse toute faite : ce qui différencie son smartphone du tout-venant, c'est bien évidemment Ubuntu. L'utilisateur y trouvera quelques unes des applications les plus communes (de Facebook à Twitter, en passant par Yelp et Cut The Rope) ainsi que le plein support de l'HTML5 — Spotify, SoundCloud et Grooveshark sont ainsi intégrés dans le système via leurs API web. L'éditeur a aussi soigné les mouvements de doigts, le plus gros des interactions se réalisant à partir des bords de l'écran. Tout cela sera-t-il suffisant ?

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