L’ancien président de LG France jette un regard critique sur le constructeur

Sylvain |

Les méthodes de LG font l’objet d’un livre aux éditions Calmann-Lévy. Baptisé « Ils sont fous ces Coréens ! », il est écrit par Eric Surdej, ancien président de la filiale française de LG, mis à la porte par son ancien employeur en 2012 lors d’une restructuration à l’échelle européenne.

L’ancien patron a également travaillé pour plusieurs grands noms de l’industrie, dont Sony et Philips. Dans ce livre qui retrace une grande partie de sa carrière en compagnie de l’un des fleurons coréens, il émet un regard critique sur les techniques de management de LG, comme l’indique Le Point qui publie plusieurs passages jugés « comiques » par nos confrères.

Deux pauses de 40 minutes pour 10 à 12h de travail

Du côté des horaires, l’entreprise coréenne se distingue de plusieurs de ses concurrents. Elle fait travailler ses employés (en France comme ailleurs) le samedi, au sein de journées de dix à douze heures par jour. Dans cette longue journée, on y trouve deux pauses de 40 minutes. Ce qui est étonnant, c’est la rigueur quasi militaire des fameux temps de repos : le premier doit être pris à midi pile, le second à 18h. Les consignes sont également strictes : il n’est pas possible de parler d’autre chose que du travail, et si vous veniez à vous éloigner de votre entreprise, la conversation devrait forcément être de nature négative envers par exemple les faits et gestes d’un concurrent.

Selon son ancien président, ces techniques auraient plusieurs fois été épinglées par l’inspection du travail, mais à chaque fois, LG aurait préféré payer les amendes plutôt que de se conformer au droit du travail français.

Une feuille de route imposée

Eric Surdej explique également que chaque mois, les différents employés, qu’ils soient cadres ou non, reçoivent une feuille de route dans laquelle sont énoncés une dizaine d’objectifs qu’il faut atteindre. Une fois une période de référence terminée, le salarié sera noté en fonction de son taux de réussite. Si celui-ci tombe sous les 95% il est alors dans le rouge, contre vert pour le 100%, et jaune entre 95 et 99%. Deux couleurs négatives engendrant selon l’ancien dirigeant « un stress permanent ».

Loin de se demander comment il a pu accepter de telles règles pour ses employés pendant ses dix ans chez LG, Eric Surdej dresse d’abord un tableau très critique de la société coréenne, et de la Corée d'une manière plus globale. Il donne en exemple la réunion annuelle des cadres de l'entreprise où ils étaient invités à littéralement crier leur fidélité envers LG. Il est toujours malaisé de réduire un pays et sa diversité dans un florilège d’anecdotes, et la vision de l’ex-patron poussé vers la sortie est peut-être un rien biaisée. Elle permet cependant d'avoir une vision un peu différente du pays du matin… calme.

Accédez aux commentaires de l'article