Sailfish OS reçoit l’onction de la Russie

Mickaël Bazoge |

On pensait que Sailfish OS, ce système d’exploitation développé par les finlandais de Jolla, avait été enterré sans fleurs ni couronne après le bide de la tablette de la start-up financée sur Indiegogo. Mais non seulement le constructeur revenait d’entre les morts au printemps avec le smartphone Jolla C, mais encore le gouvernement russe a fait de Sailfish OS son alternative officielle à Android.

Le Jolla C, produit à 1 000 unités.

Cette certification officielle est une première, qui pourrait être suivie par un blanc-seing donné à Tizen, la plateforme de Samsung. Depuis quelques temps, les autorités russes veulent voir émerger des solutions alternatives au duopole Android et iOS, l’objectif étant de réduire la « dépendance » du pays à 50% d’ici 2025. Il y a du chemin à faire, puisqu’actuellement, les deux OS dominants captent 95% du marché russe — comme partout ailleurs.

Et cette volonté de s’affranchir des deux grands systèmes d’exploitation va encore plus loin, puisqu’un éditeur russe, Open Mobile Platform (OMP), a annoncé son intention de développer une version “custom” de Sailfish (disponible en open source) à destination du marché local. La plateforme a aussi pour elle d’être compatible avec les applications Android, ce qui lui donne déjà une base solide.

Avec cette certification, Sailfish OS peut désormais être exploité par des agences du gouvernement russe, ainsi que dans les entreprises détenues par les pouvoirs publics. La procédure a nécessité un an et demi de travail. Jolla espère que cette initiative va conduire d’autres pays à faire appel à cet OS. L’Afrique du Sud serait notamment intéressée.

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