Covid-19 : ce test de dépistage à usage unique intègre une puce ARM et le Bluetooth

Mickaël Bazoge |

Pour le meilleur comme pour le pire, les tests de dépistage de la Covid-19 sont devenus des objets du quotidien, alors pourquoi pas en faire une version connectée ? Le kit conçu par Ellume, que l'on peut trouver aux États-Unis, fonctionne avec une application mobile qui indique le résultat suite au prélèvement nasal testé par un boîtier connecté en Bluetooth.

Le fonctionnement est simple, il suffit de déposer le prélèvement dans l'orifice du boîtier, on appuie sur le bouton et il faut attendre que la bande de test fasse son travail. Les informations sont ensuite envoyées à l'app à qui il revient de donner, dans les 15 minutes, la bonne ou la mauvaise nouvelle. Le test répond aux exigences des autorités sanitaires américaines, il est fiable à 96% selon son fabricant.

Le boîtier en question.

Le test est aussi à usage unique, ce qui interroge sur le gaspillage de technologies qui entrent dans la conception du boîtier. Ellume a intégré sur une carte-mère deux LED, deux capteurs de lumière, une antenne pour le Bluetooth, le tout fonctionnant grâce à une puce Nordic qui n'est autre qu'une puce ARM, d'après le démontage réalisé par @Foone.

Image : F-Secure.

La puce embarque un Cortex-M4 fonctionnant à 64 MHz, 192 Ko de stockage, 24 Ko de RAM, ainsi qu'un émetteur-récepteur 2,4 GHz. Le genre de composants que l'on peut acheter 3,85 $ pièce, et même moins cher si on en prend un lot de 1 000 unités (le tarif descend alors à 1,925 $). Et sinon, est-ce qu'on peut jouer Doom avec ? Hélas, non1. En dehors de l'absence de l'écran, il n'y a pas assez de mémoire vive (par contre, c'est suffisant au niveau du CPU !). Il y a toutefois un espoir, puisqu'on peut se brancher à la puce via une interface SPI ou I2C…

La carte-mère du test de dépistage, à l'avant…
… et à l'arrière.

Un des intérêts de ce kit de test, c'est qu'il est possible d'envoyer depuis l'application un certificat indiquant le statut de l'utilisateur, sachant que le produit a été validé par le CDC. Il règle aussi des problèmes potentiels avec les tests traditionnels (erreurs humaines, mauvais timing, difficulté de lecture du résultat…). Néanmoins, difficile de ne pas penser que ce produit est un rien surdimensionné pour un usage unique.

Par ailleurs, et comme pour tout ce qui a un lien avec l'informatique, il est possible de hacker le bazar comme le démontre F-Secure, pour créer des faux positifs (ou négatifs, pour le coup).


  1. C'était en revanche possible sur un test de grossesse que le même @Foone avait démonté ! Lire : Et pourquoi pas Doom sur un test de grossesse  ↩︎

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