La fragmentation d'Android mise en couleurs

Florian Innocente |
OpenSignal traduit en images la notion de fragmentation de la plateforme Android. Des graphiques colorés, même très colorés, signe d'une explosion de la diversité des terminaux et des versions de l'OS en présence. OpenSignal est l'éditeur d'un service web et d'apps de mesure de vitesse de débit et de détection de hotspots (version iOS & Android) conduit cette analyse tous les ans. Cela permet d'observer l'évolution du paysage d'Android. C'est une vue incomplète puisque fournie par la seule lunette d'OpenSignal mais les données s'appuient sur un volume néanmoins important. Sur les 682 000 terminaux Android qui ont téléchargé l'app d'OpenSignal, l'éditeur en a compté 18 796 de nature différente. Le volume global est maintenu d'année en année mais en 2013 il y avait eu 11 828 terminaux différents et 4000 en 2012, soit 4,5 fois moins en deux ans.
Bilan en août 2014
En 2013, un test d'application sur les 10 téléphones les plus populaires correspondait à 21% du marché. Un an plus tard et foisonnement des modèles aidant, ce chiffre est tombé à 15%, constate OpenSignal.
Bilan en août 2013
D'une année sur l'autre, sur la somme de ces smartphones et phablettes, c'est toujours la même variante du Galaxy SIII de 2012 qui est la mieux représentée. Ce qui amène à la part occupée par les fabricants. Samsung tient toujours ses concurrents à distance, malgré une part de marché passée de 47,5 à 43% depuis l'année dernière. Avec la seule masse visuelle des couleurs de chacun on réalise la main mise de Samsung sur ce marché et l'écart avec ses plus proches concurrents.
La part de chaque fabricant dans le volume analysé par OpenSignal
Les terminaux classés par marque et par nombre pour chaque modèle
Cette fragmentation est à deux faces. Dans un cas c'est un casse tête pour les développeurs soucieux de fournir des applications optimisées. Dans l'autre, cette liberté offerte par Android aux fabricants de tout poil assure que chacun, indépendamment de ses revenus, peut avoir un smartphone avec un OS plus ou moins moderne. Devant une telle diversité d'appareils on ne peut qu'avoir une richesse élevée de dimensions d'écrans. Apple va probablement bousculer un peu les choses mais la marge est grande avant d'arriver à ce qui se fait sur Android (on ne parle pas ici de définitions des écrans mais seulement de leurs tailles physiques).
Les formats d'écrans de l'échantillon Android à gauche comparé à ceux proposés par Apple
On le disait, l'avantage d'Android est qu'il apparaît au sein de téléphones inscrits dans toutes les gammes de prix. Fort logiquement, les pays aux PIB moins élevés sont ceux où l'on trouve davantage d'anciennes versions du système. Ce qu'OpenSignal illustre avec cet autre graphique. La première barre comprend les pays avec un PIB annuel par habitant de 20 000$ et plus. La seconde regroupe ceux avec 20 000$ ou moins. Sans surprise, les marchés développés sont ceux sur lesquels les développeurs ont le plus de liberté - relative tout de même - pour utiliser les dernières API d'Android. La génération Kit Kat compte pour le tiers des appareils dans les pays développés contre à peine plus de 10% ailleurs. Dans ces pays moins favorisés, Kit Kat fait même jeu égal avec Gingerbread apparu fin 2010.
Une comparaison entre les OS de Google et d'Apple montre à nouveau la différence de fragmentation entre les plateformes. Un graphique qu'Apple aime produire devant ses développeurs. Normal, iOS 7 dépasse les 90% d'usage face à son équivalent, Kit Kat, sorti à peu près en même temps et qui ne pointe qu'à 21%. iOS 8 ne représentant pas une franche rupture avec iOS 7 on peut s'attendre à ce que le prochain OS soit très vite installé lui aussi sur l'immense majorité des terminaux iOS 7 en circulation. D'autres observations illustrées sont à retrouver sur le site d'OpenSignal ou en version [PDF].
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