Sur Android, Facebook s'optimise selon l'âge du matériel

Mickaël Bazoge |

Quand on nourrit l'ambition, comme chez Facebook, de servir des milliards d'utilisateurs de par le monde, il s'agit d'optimiser son service en ligne à un maximum de terminaux. Le réseau social a livré sur son blog une réflexion sur la fragmentation des appareils Android : un peu plus de la moitié de son milliard d'abonnés se connectent ainsi à Facebook en utilisant un mobile Android — pardon, avec plus de 10 000 mobiles Android différents.

Cette diversité confine au casse-tête pour une entreprise comme Facebook. Auparavant, celle-ci optimisait ses services en fonction de la version d'Android : Gingerbread, Ice Cream Sandwich, Jelly Bean et les autres (des systèmes qui restent toujours très populaires) ont des comportements parfois très différents. Si Jelly Bean a majoritairement pris le dessus chez les utilisateurs Android de Facebook, les capacités matérielles de leurs terminaux représentent désormais une autre fragmentation.

C'est pourquoi Facebook a décidé d'optimiser son application Android suivant les spécifications techniques (nombre de cœurs du processeur, RAM et fréquence d'horloge) des mobiles qui s'y connectent. Le réseau a ainsi pu catégoriser la masse d'appareils Android, dans des « classes d'âges » : même s'il a été lancé en 2012, un modèle d'Alcatel disponible au Mexique fait partie de la classe 2010 étant donné ses caractéristiques.

Deux tiers des smartphones Android qui utilisent Facebook font partie de la classe 2011 ou plus tôt encore (le Galaxy S2 de 2011 était livré avec Android 2.3). En octobre de cette même année, Apple lançait l'iPhone 4S. Autant dire que Facebook doit s'arranger avec des moyens techniques aujourd'hui limités.

Cette classification par année, plutôt que par version du système d'exploitation, donne une meilleure idée aux développeurs du réseau social afin d'améliorer et de maintenir le niveau des fonctionnalités offertes aux utilisateurs. Il s'agit de permettre à tous de lire convenablement une vidéo ou d'apprécier une animation. Facebook agit aussi sur un autre levier pour livrer une expérience correcte pour tous : la qualité de la connexion cellulaire. Le service doit donc assurer le meilleur accès possible à ses fonctions en Edge, par exemple pour l'encodage des images.

À cet égard, on peut comprendre aussi pourquoi les revenus des développeurs sont plus importants avec iOS que sur Android, malgré une part de marché réduite : les terminaux mobiles d'Apple sont peut-être moins nombreux, mais ils sont dans leur majorité plus récents et permettent d'accueillir des services web et des applications plus ambitieuses.

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