Le Galaxy S10 sera particulièrement difficile à réparer

Nicolas Furno |

iFixit a démonté les nouveaux Galaxy S10 de Samsung et le site a, comme toujours, attribué une note de réparabilité. Avec un score de 3/10, le nouveau vaisseau-amiral du constructeur coréen fait nettement moins bien que les iPhone récents (6/10 pour les iPhone XS et XS Max). Il fait aussi légèrement moins bien que le Galaxy S9 de l’an dernier, et pour cause : cette génération recule sur au moins un point important.

Le port USB-C est désormais soudé à la carte-mère. Sur les modèles précédents, il était modulaire et pouvait ainsi être remplacé plus facilement en cas de besoin. Si vous le cassez sur un Galaxy S10, c’est toute la carte-mère qui devra être remplacée, ce qui devrait coûter nettement plus cher. Et surtout, cela ferme la porte à des réparations faciles, qu’un tiers pouvait faire sur les anciens modèles.

C’est un point d’autant plus important que ce connecteur standard intègre une fiche au milieu. Contrairement au connecteur Lightning d’Apple qui est totalement vide, cette fiche centrale peut casser et il faudra alors procéder à un remplacement complexe et coûteux. En revanche, la prise jack et les caméras sont tous modulaires et peuvent être facilement remplacés en cas de problème.

Le port USB-C est à gauche de la carte-mère, visible avec son joint d’étanchéité rouge. Capture d’écran de la vidéo de JerryRigEverything.

L’ouverture des Galaxy S10 implique toujours d’enlever la plaque arrière avec de la chaleur et un cutter pour couper un cordon de colle. C’est courant sur les smartphones modernes, et l’abandon du capteur d’empreintes sur la face arrière simplifie le processus : la plaque de verre au dos n’est pas reliée à la carte-mère par un câble.

À l’intérieur, Samsung n’utilise que des vis Philips standard, un bon point. Le site note que le constructeur a considérablement renforcé les protections autour des composants et aussi le système de refroidissement, qui utilise désormais d’imposants morceaux de cuivre. Il faut dire que le Galaxy S10 peut chauffer plus que ses prédécesseurs, notamment parce qu’il peut charger d’autres appareils en induction. Pour maintenir de bonnes performances en toutes circonstances, la firme n’a pas lésiné sur le refroidissement des composants principaux.

Samsung n’a pas lésiné sur le cuivre pour refroidir les composants des Galaxy S10.

L’imposante batterie (capacité de 13,09 Wh sur un Galaxy S10) est maintenue par de la colle forte. Et contrairement à Apple, Samsung n’a pas prévu de languettes pour la retirer facilement, iFixit utilise ainsi un produit spécial pour dissoudre la colle. Cela n’empêchera pas de remplacer la batterie quand ce sera nécessaire, mais c’est une complication supplémentaire que le constructeur pourrait éviter.

Les Galaxy S10 et S10+ intègrent aussi un capteur d’empreintes ultrasonique placé sous la dalle OLED. Une belle prouesse technique, au prix là aussi d’une réparabilité nulle : le capteur est collé à la dalle, et il est impossible de le retirer sans tout casser. S’il y a un défaut avec ce composant, c’est tout l’écran qui devra obligatoirement être remplacé. Et rien que cette opération nécessite un démontage quasiment complet de l’appareil, ce qui devrait là encore être complexe et coûteux.

Le dos de la dalle OLED, avec le capteur d’empreintes au milieu (rectangle gris).
Détail intéressant : le dalle OLED et le verre sont troués pour la ou les caméras (en haut à gauche), mais pas pour les capteurs de proximité ou le capteur d’empreintes. On ne le voit pas quand le smartphone est assemblé, mais une fois démonté, c’est parfaitement visible.

Les iPhone récents ne sont pas faciles à réparer, mais ils sont plus faciles que les Galaxy S10. Par exemple, ils s’ouvrent par l’écran, ce qui permet de remplacer ce composant très simplement, même s’il faut toujours retirer des adhésifs, devenus obligatoires à l’ère des smartphones étanches. Sur ce point, Samsung a encore des progrès à faire.

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