Pixel 4 : un vrai Face ID et de la photo de ciels étoilés

Florian Innocente |

Des Pixel 4, les rumeurs ces derniers mois avaient tout dit ou presque, le presque étant ses capacités logicielles, en particulier celles liées à la photographie et à l'identification biométrique.

Il y a de nouveau deux modèles cette année ― avec un dos vitré en noir, blanc et orange ― un Pixel 4 (écran de 5,7" au lieu de 5,5" l'an dernier) et un Pixel 4 XL (6,3") dont les faces arrières arborent le nouveau bloc de capteurs photos, cousin de celui des iPhone 11.

Sur les deux versions de Pixel, Google passe à deux capteurs photo au lieu d'un seul. En façade, l'encoche a disparu pour une bordure homogène dans son épaisseur, elle héberge une rangée de capteurs "Motion Sense", un système similaire à celui de TrueDepth.

L'authentification biométrique avec "Face Unlock" n'est pas un ersatz de Face ID comme souvent sur les smartphones Android. Pour preuve, le capteur d'empreintes au dos a été tout bonnement supprimé. Les Pixel font leur mue, comme l'iPhone en son temps avec l'iPhone X. On mesure au passage l'avance qu'avait prise Apple sur ce domaine.

Google a décrit son système comme plus véloce que d'autres ― sans citer Apple. Son "Motion Sense" utilise un petit radar pour étudier l'activité proche de l'écran. Cela veut dire vous identifier mais aussi verrouiller l'écran si vous vous éloignez ou interpréter des gestes faits avec votre main.

Balayez par dessus l'écran dans un sens ou dans l'autre pour changer un morceau de musique (ce sera peut-être pratique en cuisine avec les mains sales ?), ou pour clouer le bec à une alarme, ou à un minuteur ou pour rejeter un appel.

Samsung avait imaginé ce genre de système avec un Galaxy, mais ça n'a pas pris et personne ne l'a copié. On verra si les Pixel ont plus de chance. Ces actions conduites par des gestes seront possibles dans les apps tierces grâce à un SDK de Google.

Évolution appréciable sur ces écrans OLED, ils profitent d'un taux de rafraîchissement de 90 Hz baptisé "Smooth Display" (60 Hz sur les derniers iPhone et Samsung). Ces Pixel sauront moduler cette fréquence de rafraîchissement et descendre à 60 Hz selon les apps utilisées, pour épargner la batterie mais on pourra forcer un maintien à vitesse maximale.

Une app comme Instagram où l'on passe son temps à faire défiler des contenus aura ainsi plus de chances d'être consultée à 90 Hz qu'une autre app plus statique dans ses contenus. Enfin, la fonction Ambient EQ est similaire à ce que propose "True Tone" sur les iPhone.

Pour la photographie, Google a fait l'impasse sur un ultra grand-angle ― comme en a l'iPhone 11 ― et l'assume : « L'ultra grand-angle est amusant mais nous pensons que le téléobjectif sera plus utile pour les gens ». On a donc le grand angle de 12 mpx des Pixel 3 (f/1,7) et un téléobjectif 16 mpx (f/2,4) avec un zoom optique 2x.

Le mode nuit "Night Sight" inauguré l'année dernière a été perfectionné pour la photographie de ciels étoilés ("Astro Night Sight"), c'est une thématique particulière mais Google en fait un axe de communication majeur cette année.

Le Pixel 4 peut comprendre que vous êtes en train de photographier une scène de cette nature et adapter la prise de vue en conséquence. Si le téléphone est suffisamment stable, le temps d'exposition peut grimper à 4 minutes (28 à 30 secondes max sur les iPhone 11). Ce nouveau mécanisme de prise de vue sera prochainement fourni aux Pixel 3 et 3a, dans la mesure de ce qu'ils sauront en faire.

Autre amélioration en photographie avec le "Live HDR+". Lorsque le mode "HDR Plus" est activé, le résultat que l'on obtiendra est immédiatement affiché dans le viseur avant qu'on déclenche, il n'y a plus la légère attente connue avec les Pixel 3. Et l'on peut modifier directement les hautes et basses lumières au moyen de curseurs à l'écran, au lieu de s'en tenir à bouger la valeur d'exposition.

Les deux capteurs sont mis à contribution pour les photos en mode Portrait, ils devraient être plus détaillés et les sujets plus finement détachés de l'arrière-plan. Enfin, ce mode Portrait peut être activé en grand angle.

Pour ces différents traitements, Google s'appuie sur une nouvelle puce spécialisée : le Neural Core. Étonnamment cette puce est aussi capable de détecter si vous avez été victime d'un accident de voiture et saura appeler les secours (une fonction réservé aux États-Unis).

En façade, disparus les deux capteurs pour les selfies, il n'y en a plus qu'un seul de 8 mpx, capable de plans plus larges. Sur le sujet de la vidéo, Google n'a rien avancé de neuf.

Si on peut faire de jolies photos avec ces Pixel 4, en revanche le service Google Photos ne les enregistrera plus en illimité et gratuitement en qualité originale, une douceur que le moteur de recherche offrait jusqu'à présent aux précédents Pixel. Il faudra se contenter d'un stockage, certes illimité, mais en « haute qualité ».

Rien de spécial sur la partie processeur ― du moins comparé aux autres smartphones Android du moment ― Google se fournissant chez Qualcomm, il a donc droit à son lot de Snapdragon 855. Les capacités de stockage sont standard et ne grimpent pas haut : 64 et 128 Go, quant à la RAM elle s'établit à 6 Go au lieu de 4 sur les Pixel 3.

Ces Pixel 4 seront vendus en France le 24 octobre, uniquement en noir. Le Pixel 4 va démarrer à 769 € et le XL à 899 € avec 64 Go dans les deux cas.

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