Le Samsung Galaxy S24 européen sera équipé d'une puce Exynos 2400, probablement moins rapide que le Snapdragon 8 Gen 3

Pierre Dandumont |

Samsung a annoncé hier les Galaxy S24 et la société coréenne reprend ses (mauvaises) habitudes : les Galaxy S24 et S24+ vont hériter d'une puce Samsung Exynos 2400 dans certaines zones — dont l'Europe — alors que d'autres (comme les États-Unis) seront équipés d'un système sur puce Snapdragon 8 Gen 3.

L'Exynos 2400 selon Samsiung.

Le premier point à noter, c'est que le modèle (très) haut de gamme, le Galaxy S24 Ultra, est équipé d'une puce Qualcomm dans tous les pays. Ensuite, une question se pose évidemment : le fiasco du Galaxy S22 va-t-il se reproduire ? Ce modèle avait été le premier à intégrer un système sur puce équipée d'un GPU AMD (l'Exynos 2200) et les retours sur la variante européenne étaient très mauvais, surtout en face de la version américaine bien plus rapide sur la partie graphique, et (un peu) plus efficace sur la partie CPU. Samsung avait d'ailleurs pris en compte ce point avec le Galaxy S23, équipé d'un Snapdragon 8 Gen 2 dans tous les marchés.

Plus de cœurs, mais moins de fréquence

La comparaison entre les deux puces n'est pas si évidente, car Samsung a sélectionné une architecture un peu particulière. Commençons par la partie CPU du Snapdragon 8 Gen 3, qui est en 1+3+2+2. On a donc 1 cœur Cortex X4 (le plus rapide d'Arm) à 3,4 GHz, 3 cœurs Cortex A720 (le milieu de gamme) à 3,15 GHz, 2 cœurs Cortex A720 à 2,96 GHz et 2 cœurs Cortex A520 (basse consommation) à 2,27 GHz. Séparer les cœurs Cortex A720 en deux blocs permet de mieux gérer la consommation. Chez Samsung, la structure est en 1+2+3+4 : 1 Cortex X4 à 3,2 GHz, 2 Cortex A720 à 2,9 GHz, 3 Cortex A720 à 2,6 GHz et 4 Cortex A520 à 1,95 GHz (le tout selon Wikipedia dans les deux cas, avec quelques données issues de chez Samsung). Rappelons qu'Apple travaille en 2+4 (deux cœurs rapides, quatre cœurs basse consommation), sans démériter dans la course à la puissance.

Si Samsung a deux cœurs de plus dans sa puce, les fréquences sont aussi un peu plus faibles dans tous les cas. Qui plus est, la gestion des différents niveaux de mémoire cache n'est pas encore connue, et la quantité de mémoire associée aux différents groupes de cœurs peut avoir de l'importance. Malgré tout, les fréquences plus faibles tendent à indiquer que la gravure en 4 nm de Samsung (employée pour l'Exynos) est probablement moins bonne que le 4 nm de TSMC.

Le modèle Ultra ne proposera qu'une puce Qualcomm.

Pour la partie graphique, l'Exynos 2400 intègre un GPU RDNA 3 de chez AMD, une évolution de celui — tant décrié — de l'Exynos 2200. Le Xclipse 940 prend toujours en charge le ray tracing et voit son nombre d'unités doublé. Mais la puissance brute, elle, est multipliée par plus de trois (de 1 à 3,4 téraflops), ce qui implique probablement quelques optimisations lors du passage de l'architecture RDNA 2 vers RDNA 3. Reste que l'Adreno 750 (issu lui aussi de technologies AMD, mais plus anciennes1) offre une puissance théorique brute nettement supérieure : 4,7 à 6,1 téraflops. En prenant en compte les performances brutes et les optimisations habituellement meilleures du côté des Adreno (ne serait-ce que parce qu'ils sont plus courants), la version à base de Snapdragon 8 Gen 3 devrait encore une fois gagner la palme.

Enfin, les deux puces diffèrent aussi au niveau du NPU, l'unité dédiée aux calculs liés à l'IA. Mais Samsung et Qualcomm ne communiquent pas sur la puissance en TOPS de ces unités, malgré le fait qu'elles devraient être (très) sollicitées avec les Galaxy S24.

Galaxy AI, une bonne dose d'intelligence pour les nouveaux Samsung S24

Pour conclure, au moins sur le papier, l'Exynos 2400 des Galaxy S24 et 24+ européens semble moins performant que le Snapdragon 8 Gen 3 des modèles américains. Mais le seul moyen fiable de le vérifier sera bien évidemment d'attendre les tests, en espérant une bonne surprise.


  1. Adreno est une anagramme de Radeon.  ↩︎

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