Today Calendar Pro : quand l'application piratée fait tourner les pirates en bourrique

Mickaël Bazoge |

Puisque les mesures anti-piratage sont inefficaces, pourquoi ne pas jouer un peu avec ceux qui s’adonnent à cette activité coupable ? C’est la réflexion qui a traversé Jack Underwood, développeur de Today Calendar Pro, une application de gestion d’agenda pour Android plutôt bien notée, dont le taux de piratage est de 85%. Plutôt que de mettre en place des barrières qui seront rapidement inutiles, le développeur a préféré s’amuser avec ces utilisateurs peu scrupuleux.

L’application insère dans les calendriers de ces utilisateurs, et de manière aléatoire, des événements en lien avec le thème des pirates. Une illustration spéciale (deux requins menaçants qui tournent en rond) leur est aussi servie. Ces événements interviendront suffisamment souvent pour provoquer la gêne du malandrin; ce dernier n’aura d’autre choix que d’acheter l’application (ou d’en changer). Si l’idée n’est pas originale (« punir » les pirates est fréquent dans le monde du jeu vidéo), elle est moins fréquente dans les applications plus traditionnelles.

La lutte contre le piratage est un « gaspillage de temps, le logiciel sera de toute façon craqué. La majorité des personnes qui ont piraté mon application ne l’aurait pas achetée, donc ce n’est pas comme si je perdais 85% de mes revenus ». Une réaction qui rappelle celle de l’éditeur ustwo, auteur de Monument Valley (lire : Monument Valley est très piraté, mais ce n'est pas si grave).

Underwood se veut toutefois pragmatique. Il déclare même à TorrentFreak « comprendre » ceux qui piratent. « Je ne suis pas contre le piratage (…) [Les utilisateurs] veulent tester l’application durant un certain temps, ou ils n’ont pas les moyens de l’acheter, ou ils pensent que le logiciel ne vaut pas le prix demandé, et ça me va parfaitement bien ». Les 6$ demandés pour Today Calendar Pro ne lui paraissent toutefois pas exagérés « pour ceux qui utilisent un calendrier au quotidien ». Le développeur rappelle aussi le rythme soutenu des mises à jour (« trois fois par semaine »).

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