La Chine dresse une muraille autour des jeux mobiles

Mickaël Bazoge |

Le passage par l'étape de validation obligatoire de l'App Store est déjà une épreuve en soi. Mais en Chine, les développeurs de jeux devront à partir du 1er juillet obtenir un premier feu vert, celui des autorités locales. Tous les jeux mobiles distribués dans les boutiques d'applications mobiles (dont l'App Store) auront l'obligation d'en passer par les fourches caudines de l'administration d'État pour la presse, les publications, la radio, le cinéma et la télévision. Et cela comprend aussi les jeux développés par des sociétés étrangères.

Obtenir le sésame des autorités peut demander au moins 18 jours ouvrables… et coûter de l'argent. Car cette nouvelle obligation va créer une nouvelle activité, celle d'intermédiaires qui prendront en charge la soumission à cette administration pour le compte des éditeurs. Ces sociétés pourront facturer de 2 000 à 5 000 $ leurs services, explique le site Tech in Asia. À moins de vouloir se lancer seul à l'assaut des méandres administratifs chinois, il faudra dans la plupart des cas faire appel à ces prestataires.

Les jeux actuellement en vente en Chine devront quant à eux obtenir cet accord avant le 1er octobre. Les titres n'ayant pas vraiment de scénario (jeux d'arcade, par exemple), ou qui ne contiennent aucun contenu « sensible », peuvent espérer recevoir un feu vert dans les 18 jours ; les jeux plus complexes, ou les titres qui proviennent de l'étranger, devront prendre leur mal en patience.

En plus de l'argent à verser, le processus va donc sérieusement ralentir la mise en ligne des jeux conçus pour le marché chinois, alors même qu'Apple multiplie les gestes envers les développeurs du cru et les autorités du pays. Sans oublier le tort fait aux petits programmeurs et aux indés qui n'auront pas les moyens de se payer un intermédiaire.

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