Apple supprime des applications iraniennes

Mickaël Bazoge |

Les deux affaires n’ont sans doute rien à voir, mais la coïncidence est un peu malheureuse. Alors que Tim Cook s’est dit opposé au décret anti-immigration signé vendredi dernier par Donald Trump, Apple a commencé à supprimer des applications destinées aux utilisateurs iraniens de ses produits iOS. L’Iran fait justement partie des sept pays dont les ressortissants sont interdits d’entrée aux États-Unis pour les 90 prochains jours…

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Il n’y a pas d’App Store à proprement parler en Iran, même si Apple se montre plus souple depuis septembre dernier et la levée d’une partie des sanctions internationales contre le pays suite à l’accord sur le nucléaire. Cette ouverture officielle date de 2013, même si dans les faits, les clients iraniens qui le veulent vraiment peuvent se fournir en produits occidentaux depuis bien longtemps (lire : Les produits Apple se jouent de l'embargo sur l'Iran). Chaque mois, ce sont 100 000 iPhone qui sont écoulés sous le manteau, et il y aurait 6 millions de smartphones Apple en circulation.

Une des applications supprimées est Digikala, équivalent iranien d’Amazon avec plusieurs millions d’utilisateurs. Pour être présente dans d’autres App Store accessibles aux utilisateurs iraniens, elle utilisait une adresse en dehors du pays. Et pour le paiement, cette boutique exploitait le système Shaparak, qui est totalement isolé des autres systèmes internationaux. En théorie donc, rien qui ne contrevienne aux sanctions internationales ni aux termes et conditions d’utilisation d’Apple.

La Pomme a expliqué à Digikala qu’il n’y avait pas d’App Store disponible en Iran ; de plus, « les applications qui facilitent les transactions pour les entreprises et autres entités basées en Iran ne se conforment pas au règlement sur les sanctions iraniennes quand elles sont hébergées sur l’App Store », poursuit Apple, qui « encourage » l’éditeur à soumettre à nouveau son application « dès que la législation sur le commerce international aura été révisée ». Au vu de la situation politique actuelle entre les États-Unis et l’Iran et la position très ferme du président américain qui veut remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, il est peu probable de voir les choses bouger dans le bon sens dans les prochains mois.

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