Bras de fer entre Apple et de grosses apps chinoises

Florian Innocente |

Apple a engagé un bras de fer avec plusieurs éditeurs chinois d'apps mobiles de réseau sociaux, révèle le Wall Street Journal. En cause, leur utilisation d'une fonction de pourboire qui permet aux utilisateurs de rétribuer des développeurs de services.

Ces transactions ont lieu en marge du système d'In-App de l'App Store et privent Apple de la possibilité d'y prélever à chaque fois ses 30 %. Un problème si l'on considère qu'en dépit de ventes d'iPhone en baisse en Chine, c'est ce pays qui a aujourd'hui le plus important des App Store, avec ce que cela peut impliquer comme chiffre d'affaires.

La seule app citée est WeChat, mais c'est l'une des plus puissantes et des mieux ancrées dans le paysage mobile chinois (889 millions d’utilisateurs actifs à travers le monde). Sa fonction de chat n'est que l'une des facettes de cette app sortie il y a six ans et devenue une véritable plateforme. On discute avec, on téléphone, on paye ses courses ou ses factures, on gère ses photos, on joue et télécharge des apps, on transfère de l'argent… (lire Chroniques numériques de Chine : au royaume d'Alipay).

Apple oppose son modèle économique strict à une pratique culturelle propre à la Chine, explique le quotidien. Le versement d'un pourboire procède d'une démarche volontaire alors que les In-App sont beaucoup plus rigides, sans parler de la ponction d'Apple. Deux éditeurs se seraient vus intimer de modifier leur app, sans quoi leurs prochaines mises à jour pourraient être bloquées ou bien ces apps tout bonnement retirées de l'App Store.

L'un des éditeurs affirme s'être tourné vers le gouvernement afin de vérifier si l'action d'Apple de refuser les pourboires au bénéfice des In-Apps était tolérée. L'une des deux administrations interrogées par le WSJ a réfuté avoir connaissance de ce dossier, l'autre n'a pas répondu.

WeChat est toutefois en discussion avec Apple pour trouver un terrain d'entente, affirme un proche de l'éditeur. S'aliéner un tel acteur comporte une part de risques, il est certainement plus aisé pour un client de changer de marque de téléphone pour utiliser WeChat et consorts comme il l'entend, plutôt que devoir y renoncer. Enfin, si accord il y a, il ne faut pas qu'il soit perçu comme une entorse faite au règlement imposé à tous les autres éditeurs.

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