The Elder Scrolls : Blades, le souffle de la petite aventure

Mickaël Bazoge |

Après une présentation en juin dernier durant l’E3, puis une démonstration en septembre pendant le special event des iPhone XR et XS, The Elder Scrolls : Blades est finalement disponible sur l’App Store. Enfin presque, puisqu’il faut demander une clé d’accès anticipé sur le site du jeu, qui nécessite un compte Bethesda.

Captures réalisées sur un iPad Pro 12,9’’.

Une fois le sésame en main, on peut finalement s’abandonner à la grande aventure et explorer un monde magique rempli de quêtes et de missions toutes plus excitantes les unes que les autres. Enfin, ça c’est la promesse. Parce que la réalité est plus contrastée.

Les lieux à explorer sont en réalité très réduits : la ville dans laquelle le joueur vient chercher ses quêtes est certes un univers ouvert, mais on bute rapidement sur les murs virtuels. Les missions se déroulent généralement à l’extérieur de la ville, en forêt, dans des donjons ou des grottes, mais tout y est balisé : il faut suivre un chemin imposé, il est impossible de prendre la clé des champs. Le pire, c’est que même dans ces couloirs virtuels, le jeu indique où se diriger. Heureusement, cette « clairvoyance » peut être désactivée…

L’action en elle-même n’est pas trépidante : elle se limite à alterner coup d’épée et bouclier, avec le lancer de sorts qui peut accélérer l’issue du combat. Bethesda a imaginé un système où il faut maintenir son doigt sur l’écran pour remplir un cercle : si le joueur retire son doigt au bon moment, il portera un coup critique. C'est bien adapté à un écran tactile, mais cela reste un peu mécanique toutefois.

Le joueur doit récupérer toutes sortes d’objets en chemin (on ne peut pas les louper, ils brillent) afin d’améliorer son avatar. Les combats et les missions permettent de grimper trois arbres de compétences généreusement fournis en capacités de toutes sortes. Bien sûr, il faudra s’équiper d’armes et de boucliers de plus en plus puissants, sans oublier de les faire réparer de temps en temps.

On trouvera aussi ici et là des coffres aux trésors dont l’ouverture réclame plus ou moins de temps (!). Tant qu’un coffre n’est pas ouvert, il est impossible de vouloir en ouvrir un autre, à moins de dépenser des gemmes, la monnaie du jeu. En dehors des combats, The Elder Scrolls : Blades comprend une dimension de construction, il faut en effet rebâtir sa ville en y implantant des bâtiments de toutes sortes (pour peu qu'on dispose de suffisamment de matériaux). Tout cela est un prétexte à multiplier les habituels (et pénibles) mécanismes freemium.

Néanmoins, l’aspect free to play est contrebalancé par la variété des activités à réaliser et par la richesse des équipements et des compétences à obtenir. Les missions sont très courtes, parfait pour jouer en attendant le bus. Les décors sont plutôt réussis, tout comme la gestion des lumières.

On sera moins indulgent sur l’animation de l’eau et surtout, sur les personnages qui sont graphiquement assez laids. Bonus : le titre est jouable aussi bien au format paysage que portrait. Malgré tout, on reste un peu sur sa faim alors que l’on nous promettait le souffle de la grande aventure… oui, mais alors dans des couloirs.

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