Apple va enquêter sur une app accusée de favoriser la radicalisation islamiste

Mickaël Bazoge |

Apple a pour le moment décidé de ne pas supprimer Euro Fatwa, une application disponible sur l’App Store depuis le mois d’avril et dont la présence fait polémique. Confronté à la même controverse puisque cette app était aussi proposée sur le Play Store, Google a décidé de la retirer des rayons de sa boutique. Mais ce n’est pas le cas d’Apple, malgré de sérieuses interrogations provenant des autorités françaises, britanniques et allemandes, explique The National.

Un porte-parole d’Apple a toutefois indiqué que l’App Store allait de nouveau revoir l’application pour voir si elle enfreignait les guidelines. Si c’est le cas, Apple en notifiera le développeur et supprimera l’application le cas échéant (lire : Tout en haut de l’App Store, c’est Phil Schiller qui a le dernier mot).

Cette application est éditée par le Conseil européen pour la fatwa et la recherche, une fondation islamique privée basée à Dublin, en Irlande. Elle a été créée en 1997 par un proche de l’organisation des Frères Musulmans, Youssef Al-Qardaoui, persona non grata en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis.

L’application se présente comme un guide de jurisprudence islamique (Fiqh), l’interprétation des règles de la charia. On y retrouve notamment les avis religieux (fatwas) édictés par le Conseil. Dans les faits, elle favoriserait surtout la radicalisation. Depuis son lancement, organisé depuis la Foire Musulmane qui s’est tenue au Bourget début avril, l’app s’est hissée jusqu’à la 55e place du classement de l’App Store allemand (elle est absente du classement français).

En France, la sénatrice UDI Nathalie Goulet, présidente de la commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, a appelé à l’interdiction de l’application sur toutes les plateformes. En pointant un « délit de naïveté », la sénatrice de l’Orne déplore que l’application affiche un « antisémitisme violent et primaire ».

L’histoire rappelle Absher, cette application distribuée en Arabie saoudite qui permet aux hommes de fliquer les femmes. Apple et Google ont promis d’enquêter sur la conformité de cette app par rapport à leurs guides des bonnes pratiques, sans que cela change grand-chose : elle est toujours disponible sur l’App Store et le Play Store.

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