Signal veut devenir un nouveau WhatsApp

Florian Innocente |

Moxie Marlinspike et Brian Acton veulent faire de Signal, la messagerie (sécurisée) de M. Tout-le-Monde. Dans une interview chez Wired, le créateur de Signal ainsi que son principal soutien financier (et par ailleurs co-fondateur de WhatsApp, parti de Facebook en claquant la porte) disent leur ambition de faire de leur app un nouveau WhatsApp, la messagerie aux deux milliards d'utilisateurs.

« J'aimerais que Signal touche des milliards d'utilisateurs » rêve Brian Acton à voix haute « Je sais ce que ça implique pour y arriver. Je l'ai déjà fait. J'adorerais y parvenir dans les 5 prochaines années, voire moins ». Acton a investi 50 millions de dollars il y a deux ans dans Signal et il en dirige la Fondation. C'est la technologie de chiffrement de Signal que WhatsApp utilise pour son service.

Signal sur iPad

L'équipe de Signal, est passée en 5 ans de 3 à 20 personnes mais le nombre de ses utilisateurs à travers le monde n'est pas communiqué. Tout juste Acton consent-il à préciser que 40% d'entre eux utilisent la version iOS et le décompte de téléchargements sur Google Play indique qu'il a franchi la barre des 10 millions.

Signal est d'abord une messagerie pour les gens qui ont besoin d'un logiciel multiplateforme et qui veulent redoubler de prudence dans leurs échanges, tout comme les utilisateurs de Telegram. Pour autant, s'il s'agit de devenir un logiciel capable d'intéresser le plus grand nombre, l'app doit intégrer des fonctions grand-public.

C'est de plus en plus le cas, avec l'ajout des autocollants, des icônes de réaction rapide, l'amélioration des fonctions de capture vidéo, la version iPad, etc. Des évolutions fonctionnelles qui doivent s'inscrire toutefois dans la logique de confidentialité extrême promue par le logiciel.

Dans le cas des pack d'autocollants, les serveurs de Signal ne peuvent savoir qui a créé ces jeux de petites images ni qui les envoie à ses correspondants.

Pour les conversations de groupe, Signal a travaillé avec Microsoft afin de mettre au point un système où le serveur gère les groupes et ses participants sans connaître l'identité de chacun. À chaque fois, ces nouvelles fonctions ajoutent des degrés de complexité dans leur mise au point, car tout passe par le tamis de la confidentialité, mais cela doit rester invisible aux yeux des utilisateurs. Un groupe Signal ne doit pas être plus compliqué à utiliser qu'un groupe WhatsApp ou Messages.

À terme, Signal espère pouvoir stocker les contacts sur ses serveurs et ne plus avoir besoin de demander aux utilisateurs de fournir un numéro de téléphone pour se mettre en relation. Lors d'un changement de téléphone, on disposerait de cette liste de contacts en ligne au lieu de laisser l'app utiliser le carnet d'adresses du système. Une autre équation complexe à résoudre.

Accédez aux commentaires de l'article