Apple a menacé Facebook pour forcer le réseau social à s'occuper de son problème d'esclavage

Mickaël Bazoge |

Facebook renforce son statut pas très enviable de nouveau cercle de l'Enfer dans une série d'enquêtes absolument dévastatrices du Wall Street Journal. Depuis le début de la semaine, la publication s'emploie à lever le voile sur les pratiques peu ragoûtantes du réseau social pour saper la démocratie, empêcher la prévention du suicide adolescent, ou encore favoriser le contenu haineux.

Mark Zuckerberg en 2010. Image : Robert Scoble, CC BY 2.0

Le dernier papier du WSJ rapporte le laxisme de la plateforme concernant la modération des contenus en lien avec le trafic d'être humain et l'esclavage moderne. Apple a dû peser de tout son poids pour forcer l'entreprise de Mark Zuckerberg à prendre le problème au sérieux.

On trouve (trouvait ?) sur Facebook et Instagram des publicités postées par des agences proposant de fournir à des employeurs très peu scrupuleux du personnel corvéable à merci, sans contrat de travail ni protection sociale, avec confiscation du passeport à la clé.

Facebook a bien supprimé quelques pages, mais sans s'investir plus que de raison. Interrogée dans un reportage de la BBC sur ces « femmes de ménage à vendre », Apple a dû menacer le réseau social de retirer ses applications de l'App Store pour qu'il s'engage à réprimer cette pratique. Dans un document interne reprenant cet épisode, un chercheur de Facebook confirme que l'entreprise connaissait son problème d'esclavage, avant que la BBC et Apple ne tombent dessus.

Cette histoire remonte à 2019 et les apps de Facebook n'ayant pas été supprimées de l'App Store, on espère que la menace a porté ses fruits…

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