L'application Yahoo Finance disparait de l'App Store chinois

Félix Cattafesta |

La Chine continue sa campagne de pression sur les entreprises américaines. Après l'annonce de la fermeture de LinkedIn la semaine dernière, c'est Yahoo Finance qui fait les frais de la censure voulue par le gouvernement : l'application a récemment été retirée de l'App Store. Celle-ci permettait de voir le cours en bourse de diverses entreprises, mais elle comprenait également des articles de Bloomberg ou Reuters.

Si la raison du retrait n'a pas été confirmée, il semblerait que le problème soit lié à la publication d'un article de Bloomberg expliquant comment Apple a réussi à s'adapter au marché chinois tout en restant dans les bonnes grâces du Parti communiste.

Yahoo Finance était une des dernières apps en Chine permettant de recevoir des informations de l'étranger et outrepassant le « Grand Firewall ». On ne sait pas si c'est Apple qui l'a supprimée de l'App Store ou Yahoo qui l'a fait de son côté.

« Récemment, Apple a supprimé de nombreuses applications à la demande des autorités chinoises [...] Ce caractère aléatoire est en fait une stratégie de la censure des autorités chinoises. La ligne rouge est en perpétuel mouvement, et vous pouvez découvrir n'importe quand que vous avez franchi la ligne sans vous en rendre compte », s'émeut Benjamin Ismail du site spécialisé Apple Censorship qui lutte contre la censure.

Si Apple promeut des valeurs fortes en occident, l'entreprise n'hésite pas à se mettre au pas de certains gouvernements. Elle justifie généralement ce type de censure en expliquant qu'elle est forcée d'obéir aux lois locales.

Sur un autre registre, le Parti communiste, qui promulgue l'athéisme, serre aussi la vis des applications de religion. Ces dernières semaines, au moins 9 apps proposant du contenu religieux (textes, prières, podcasts) ont été supprimées de l'App Store. La liste complète comporte des programmes dédiés au Coran, à La Bible ou aux témoins de Jéhovah. Plusieurs jeux sur le thème de Noël sont également portés disparus.

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