La collaboration entre Canal+ et Apple prend une nouvelle dimension avec un partenariat quasiment inédit autour de l’Apple TV. À partir du 17 mai, la chaîne cryptée va proposer à ses clients d’opter pour l’Apple TV 4K comme décodeur principal ou secondaire. Le boîtier d’Apple coûtera le même prix que le décodeur classique, qui a été renouvelé au début de l’année et qui restera disponible, c’est-à-dire 6 €/mois.

« Très fier » de ce partenariat, Frank Cadoret, directeur général adjoint de Canal+ en charge de la France, déclare qu’il s’agit d’une « première mondiale », ce qui n’est pas tout à fait le cas, l’opérateur suisse Salt ayant fait de l’Apple TV son décodeur depuis quelques mois.

Cela n’enlève rien à l’importance du partenariat, qui a deux objectifs pour le groupe audiovisuel ayant perdu un million d’abonnés depuis sa reprise en main par Vincent Bolloré en 2015 : attirer une nouvelle clientèle plus jeune et plus urbaine, et fidéliser les clients actuels en leur proposant un second équipement. « On le vendra beaucoup en tant que deuxième décodeur. La demande s’accélère grâce au déploiement de la fibre », a indiqué Frank Cadoret à Challenges.

L’application myCanal sera préinstallée sur les Apple TV louées par la chaîne. Le dirigeant précise à ce sujet qu’avec la « nouvelle interface plus immersive », la consommation de programmes a augmenté de 25 %.

Du côté d’Apple, ce partenariat va permettre d’installer son boîtier, qui est vendu individuellement à partir de 199 €, dans plus de salons alors que les box des fournisseurs d’accès à internet dominent de la tête et des épaules.

Apple et Canal+ collaborent étroitement depuis plusieurs années. Une opération spéciale début 2017 permettait de se faire rembourser l’achat d’une Apple TV pour la souscription à un abonnement Canal. L’Apple TV est par ailleurs la plateforme où débutent les innovations de myCanal.

Les détails financiers derrière ce nouveau partenariat n’ont pas été divulgués. On sait seulement que Canal+ sera propriétaire des Apple TV proposées à la location, ce qui implique une « importante mise de fonds », selon Le Figaro, et que l’accord n’a pas de clause d’exclusivité. À l’instar de Salt en Suisse, un opérateur français pourrait donc un jour proposer l’Apple TV s’il juge l’opération intéressante stratégiquement — Bouygues Telecom a quelques velléités dans le domaine.

Mais cette perspective n’inquiète pas Frank Cadoret : « C’est comme quand vous êtes pacsés. Nous devons faire de notre mieux pour l’autre. Et si c’est le cas, nous n’aurons pas de raisons de regarder ailleurs. »