Tubi, le Netflix gratuit financé par la pub, pourrait se lancer en Europe

Mickaël Bazoge |

Tubi est une jeune plateforme de streaming vidéo qui a de grosses ambitions. Disponible aux États-Unis et au Canada sur à peu près toutes les plateformes imaginables, ce service de vidéo à la demande a une particularité : contrairement au grand rival Netflix, tout le contenu y est accessible gratuitement. Pas besoin de s’abonner ni verser une dîme mensuelle : Tubi se finance grâce à la publicité.

La page d’accueil de Tubi sur Apple TV.
Des chefs d’œuvre du 7e art à lire sur iPad, mais aussi sur Android, Xbox, PS4, Chromecast, Tivo, et tout simplement sur le web.

D’après ce qu’on a pu en voir, la réclame n’est pas aussi envahissante que sur certaines chaînes françaises, mais le service est toujours plus ou moins en rodage. Si le succès venait vraiment à frapper à la porte, il est probable que les coupures pubs se multiplieront.

Les programmes de Tubi (12 000 films et épisodes de séries TV) proviennent des catalogues de plusieurs studios, dont la Paramount, la MGM et Lionsgate. Pour dire la vérité, ce sont surtout les fonds de tiroir qui sont proposés, ce qui fera surtout l’affaire des amateurs de vieilleries (la série Alf est disponible !), de nanars et de navets avec les mockbusters de The Asylum. On trouve tout de même des films plus récents mais il ne faut pas s’attendre aux derniers hits du box office. En fouinant un peu, on pourra peut-être trouver son bonheur du samedi soir.

Les programmes les plus dignes sont lisibles en 1080p, mais on trouve pas mal de titres en 4/3 et SD ; le choix des sous-titres et du doublage est limité. Une fois inscrit au service, il est possible d’alimenter une liste de contenus à regarder et un algorithme est censé proposer des programmes susceptibles de convenir aux goûts du spectateur.

Malgré un catalogue limité, le service de SVOD a quelques arguments à faire valoir, bien aidé il est vrai par sa gratuité. L’an dernier, le nombre d’heures passées devant Tubi a été multiplié par 4,3 et plus de 1 000 annonceurs y ont diffusé leurs spots. Les revenus tirés de la réclame ont augmenté de 180%, avec un chiffre d’affaires plus important au dernier trimestre que sur l’ensemble de 2017.

Tubi, qui s’est lancé en Amérique du Nord en 2014, cherche désormais à s’étendre à l’international. Ce sera le cas cette année, dès le premier trimestre. Un lancement en Europe n’est pas à exclure : une page pour se tenir au courant est en ligne. Le service explique travailler à sa conformité avec le règlement européen sur la protection des données.

Du bonbon pour les yeux.

Pour attirer les annonceurs, Tubi a besoin de collecter des données. En plus des nom, adresse mail et date de naissance de l’utilisateur, le service exploite toutes sortes d’informations comme la localisation, l’adresse IP, le type d’appareil utilisé, l’OS, mais aussi les données recueillies par les partenaires commerciaux. La lecture de la (longue) page consacrée à la confidentialité sera instructive et elle confirmera que la gratuité a un prix. Mais que ne ferait-on pas pour profiter de Titanic 2 ou 2 Headed Shark Attack !

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