Tim Cook croit en l'inversion de la courbe des ventes d'iPad

Florian Innocente |

« Je pense toujours que l'iPad est un très bon business sur le long terme. Je ne me risquerai pas à prédire quand il recommencera à progresser, mais je crois fermement que cela va arriver. »

Hier soir, lors de la présentation de nouveaux résultats records pour Apple, Tim Cook a de nouveau martelé que la courbe des ventes de l'iPad finirait par s'inverser. La tablette, qui vient de fêter ses 5 ans, détonne en effet au milieu des iPhone et Mac dont les chiffres sont toujours meilleurs d'une année sur l'autre.

Ce dernier trimestre, Apple a vendu 12,6 millions d'iPad. On peut toujours affirmer que certains de ses concurrents aimeraient en faire autant. Mais Apple étant devenue ce qu'elle est, ces volumes et surtout la trajectoire des ventes sont anachroniques.

Il y a bien eu des ventes record pour la tablette en Chine et au Japon mais les autres marchés n'ont pas connu la même dynamique. L'an dernier, au même trimestre, Apple avait vendu 29% d'iPad en plus (16,35 millions). Il faut rebrousser chemin jusqu'au second trimestre de 2012 pour retrouver des chiffres similaires à ceux d'hier (11,8 millions d'iPad vendus alors).

Tandis que l'iPhone fait toujours mieux, que le Mac remonte le courant qui emporte les PC, le pic des ventes d'iPad date de Noël 2013 (l'iPad Air venait de sortir) avec 26 millions de tablettes. Une performance jamais renouvelée depuis, puisqu'au dernier Noël il s'en est écoulé "seulement" 21,5 millions. Plus surprenant encore, le rapport de force entre l'iPad et le Mac s'est inversé durant ce trimestre. Il s'est vendu trois fois plus d'iPad que de Mac mais ce dernier a pesé pour 5,6 milliards dans le CA contre 5,4 milliards de dollars pour la tablette.

Second trimestre 2015

Interrogé sur cette méforme persistante de la tablette, Tim Cook a relativisé et avancé plusieurs explications et arguments en faveur d'une reprise dont il assure qu'elle va venir.

D'abord, il y a eu un problème d'invendus après les fêtes de Noël, de l'ordre de 1,1 millions d'iPad restés en stock. Cook ne veut plus de ce genre de situation. Ensuite, il y a le phénomène de canibalisation de l'iPad par les téléphones d'un côté et le Mac de l'autre. Tim Cook a rappelé qu'Apple n'éprouvait aucun problème à voir l'un de ses produits phagocyté par un autre, dès lors que c'était l'un des siens. « Ça se résorbera, et au bout d'un moment les choses se stabiliseront. Je ne sais pas quand exactement, mais je suis assez confiant que les choses iront dans ce sens ».

Le patron d'Apple a développé ensuite quelques arguments en faveur de l'iPad à long terme. Pour lui, l'entreprise a de bonnes chances d'être un relai de croissance. Le partenariat avec IBM est prometteur à ses yeux et une douzaine d'autres sociétés importantes sont partenaires autour de l'iPad. Cook a cité Box, Docusign, Microstrategy, Revel et ServiceMax. Elles opèrent dans le stockage dans le nuage, les points de vente pour les commerces, l'analyse de données en mobilité, la gestion de documents…

Cet attrait des grandes entreprises et l'accent mis par Apple sur cette clientèle peut nourrir cette rumeur d'un prochain modèle dit "Pro", de plus grande taille. Tim Cook n'en a bien sûr dit mot. Il a conclu en citant les trois piliers sur lesquels les ventes d'iPad devraient s'appuyer à l'avenir : meilleure maîtrise des stocks ; investissements réalisés sur de nouveaux modèles et décollage des solutions d'entreprise.

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