Ils s’appellent iPad Pro tous les deux, pourtant les deux modèles qui composent cette gamme se distinguent plus que ce qu’Apple voulait bien faire croire. Certes, le nouvel iPad Pro 9,7 pouces reprend quelques caractéristiques de l’iPad Pro 12,9 pouces sorti à l’automne, comme le processeur, les quatre haut-parleurs ou encore la prise en charge des accessoires spécifiques. Néanmoins, il y a aussi des différences, beaucoup de différences…
Appareil photo : au niveau d’un iPhone 6s
C’est peut-être la plus grosse différence entre les deux modèles, en tout cas celle qui saute aux yeux… littéralement d’ailleurs, puisque l’objectif dépasse au dos de la nouvelle tablette. L’iPad Pro 9,7 pouces dispose d’un meilleur ensemble photographique que son grand frère, sorti pourtant il y a moins de six mois.
En contrepartie de ce dépassement, l’iPad Pro 9,7 pouces affiche 12 mégapixels au compteur à l’arrière, contre 8 mégapixels « seulement » pour le modèle 12,9 pouces. Et ce n’est pas tout : l’ouverture passe à ƒ/2,2 (contre ƒ/2,4 sur tous les autres iPad jusque-là), la mise au point est plus rapide et plus précise grâce à la fonction « Focus Pixels », les panoramiques montent à 63 Mpx (contre 43 Mpx pour les autres tablettes) et le mode HDR est capable de s’activer automatiquement quand c’est nécessaire.
Ajoutons encore que l’on peut filmer en 4K sur le modèle 10 pouces, 1080p seulement sur le 13 pouces et au ralenti en 1080p (contre 720p seulement). Autant de différences que l’on pourrait résumer en disant que l’on a le même appareil photo que sur les iPhone 6s (pas les Plus). On bénéficie aussi de certaines fonctions, comme les Live Photo… même si 3D Touch est encore aux abonnés absents.
À l’arrière, on a aussi un Flash, une première sur un iPad. Pour l’occasion, Apple a repris le même modèle que sur ses iPhone, à savoir un Flash TruTone plus ou moins chaleureux en fonction des besoins. À l’avant, l’iPad Pro 9,7 pouces dépasse aussi la version la plus chère, avec un appareil 5 Mpx (c’était 1,2 Mpx auparavant) et le Retina Flash que l’on a découvert sur les iPhone 6s. Rappelons que l’écran tout entier s’allume pour éclairer le sujet, avec là encore un blanc plus ou moins chaleureux en fonction des besoins.
Écran : meilleures couleurs et affichage True Tone
C’est moins visible, mais c’est peut-être la différence qui sera la plus gênante à l’usage : l’écran de l’iPad Pro 9,7 pouces est meilleur que celui du modèle 12,9 pouces. La résolution est identique sur les deux versions, à 264 ppp, soit toujours moins que l’iPad mini (326 ppp), en revanche, le rendu des couleurs devrait être différent, à l’avantage du modèle présenté ce soir.
Apple a développé un nouvel écran, doté d’une « Large gamme de couleurs » d’après la fiche technique officielle. Concrètement, le gamut — c’est-à-dire l’ensemble des couleurs que la dalle peut reproduire — est encore plus large que sur l’iPad Pro sorti à l’automne. Ce qui veut dire que les couleurs sont mieux restituées, elles seront plus fidèles.
Le constructeur parle du même standard que celui utilisé par Hollywood, ce qui permet de penser que l’on est au niveau de l’iMac Retina 27 pouces. La dernière génération du tout-en-un arborait déjà un tel profil et cet ordinateur faisait figure de référence en la matière. C’est bien que l’iPad en profite aussi, mais c’est un peu gênant que seul l’un des deux iPad Pro en profite… les clients qui ont payé plus de 1000 € ces derniers mois sur le 12,9 pouces apprécieront.
L’autre nouveauté ne sera pas forcément utile à tout le monde : l’affichage True Tone est une autre fonction réservée aux iPad Pro 9,7 pouces. Elle consiste à modifier la colorimétrie en fonction de l’environnement, pour reproduire l’effet que l’on observe sur du papier blanc. Il apparaît plus jaune dans un environnement chaleureux par exemple, mais l’œil s’adapte automatiquement.
L’idée d’Apple est de reproduire cet effet sur l’écran de sa tablette, mais cela veut dire aussi que la colorimétrie changera en permanence, ce qui n’est pas toujours souhaitable. Fort heureusement, on pourra désactiver cette fonction. On imagine que l’iPad Pro 12,9 pouces en bénéficiera aussi dans un deuxième temps, mais pour le moment, seul le 9,7 pouces en profitera.
Puissance : le plus gros en fait encore plus… ou presque
L’iPad Pro 9,7 pouces hérite des mêmes composants que l’iPad Pro original… mais il faut lire soigneusement les fiches techniques. Certes, on a un processeur A9X et son coprocesseur de mouvement M9 associé. Néanmoins, le constructeur a légèrement réduit la puissance de son processeur maison, probablement à la fois pour éviter la surchauffe — le petit modèle est plus fin — et pour ménager la batterie, beaucoup plus réduite que sur le 12,9 pouces.
À l’arrivée, il y a quelques différences subtiles à noter entre les deux appareils. Alors que l’A9X du grand iPad Pro est 2,5 fois plus rapide côté processeur et 5 fois plus rapide côté performances graphiques que l’A7, la version du petit modèle n’est « que » 2,4 et 4,3 fois plus rapides respectivement. Une différence légère, qui ne se verra probablement pas au quotidien, mais ce n’est pas exactement les mêmes performances malgré tout…
Plus ennuyeux, le Lightning des deux tablettes n’est pas identique. Et cette fois aussi, c’est le gros iPad Pro qui conserve l’avantage : alors que le modèle 12,9 pouces fonctionne en USB 3 avec les accessoires Lightning, l’iPad Pro 9,7 pouces reste à l’USB 2. Dommage, c’était pratique pour décharger rapidement des photos et vidéos…
En revanche, le petit iPad Pro reprend l’avantage de façon inexplicable sur « Dis Siri », cette fonction qui permet de lancer l’assistant vocal d’iOS sans toucher un appareil iOS. La tablette de 12,9 pouces nécessitait d’être branchée au courant pour que cette fonction soit activée, alors que les derniers iPhone la proposent en permanence. Et alors qu’on a le même coprocesseur de mouvement M9 dans les deux tailles, l’iPad Pro 9,7 Pouces propose, lui aussi, un Siri toujours à l’écoute, même sur batterie.
Pourquoi une telle différence ? Seule Apple le sait, mais c’est bien dommage, d’autant que l’iPad Pro 12,9 pouces ne manque pas de batterie. Ce grand modèle embarque la plus grosse batterie sur une tablette Apple : 38,5 Wh au compteur ! En comparaison, la nouvelle version avec sa batterie de 27,5 Wh est à un tout autre niveau, mais Apple revendique toujours 10 heures en Wi-Fi et 9 heures de navigation cellulaire sur ses deux tablettes. À l’heure actuelle, c’est d’ailleurs la même estimation sur tous les iPad, jusqu’à l’iPad mini 2 toujours au catalogue.
La batterie de l’iPad Pro 9,7 pouces sera beaucoup plus rapide à charger que celle de son grand frère. Pour compenser, Apple propose une option supplémentaire pour charger sa grande tablette : utiliser le chargeur 29 watts réservé jusque-là au MacBook. Aux 59 € du chargeur nu, il faudra toutefois y ajouter un câble USB-C vers Lightning, vendu au minimum 29 €.
Cellulaire : antenne plus discrète et meilleure 4G
Les deux modèles d’iPad Pro se différencient aussi sur la partie cellulaire, là encore en défaveur du plus grand (et plus coûteux) modèle. Pour commencer, l’iPad Pro 9,7 pouces prend en charge plus de bandes 4G et surtout il est compatible avec la LTE Advanced, souvent nommée 4G+ par les opérateurs. En théorie, les débits peuvent monter à 300 Mbit/s, soit le double du modèle 12,9 pouces. C’est aussi bien que les iPhone 6s, mais cela ne devrait pas concerner grand monde en France, où ce type de réseau est encore très rare.
Par ailleurs, seul l’iPad Pro 9,7 pouces dispose d’une carte Apple SIM intégrée, et non pas seulement incluse, comme sur le grand modèle. Qu’est-ce que cela signifie réellement ? A priori, il semble que la « petite » tablette intègre une puce SIM fournie par Apple, que l’on pourra associer à un forfait chez certains opérateurs. Pour les autres, on aura toujours le tiroir SIM.
À défaut d’avoir encore tous les détails sur cette intégration, on sait qu’il n’y aura pas qu’un seul iPad Pro 9,7 pouces cellulaire, mais deux. L’un, noté A1674, sera livré avec la puce Apple SIM intégrée ; l’autre, A1675, sera livré sans, mais on pourra utiliser une carte SIM Apple en cas de besoin. Qu’aura-t-on en France ? Le site local du constructeur évoque l’intégration, donc on aurait tendance à dire que l’on aura le modèle A1674, mais…
Pour en finir avec la puce cellulaire, il y a une autre différence entre les deux iPad Pro, cette fois d’ordre esthétique. L’antenne n’est plus un gros bloc de plastique disgracieux à l’arrière, mais une simple bande qui évoque les iPhone 6(s). L’iPad Pro 12,9 pouces en reste au bloc de plastique noir ou blanc…
Configurations supplémentaires pour le 9,7 pouces
C’est la différence la plus absurde à nos yeux : l’iPad Pro 9,7 pouces propose plus de configurations que le modèle 12,9 pouces. Pour commencer, il est aussi disponible en or rose, en plus de l’argent, du gris sidéral et de l’or, trois couleurs communes aux deux variantes. Sachant que l’iPhone 6s était déjà proposé en or rose depuis un an, pourquoi Apple-t-elle a oublié ce coloris à l’automne ? Et pourquoi n’est-il toujours pas proposé ?
La couleur, c’est une question esthétique, mais plus grave encore, pourquoi diable est-ce que l’on ne peut toujours pas acheter d’iPad Pro 12,9 pouces 32 Go cellulaire ? Comme à son lancement, seul le modèle haut de gamme, avec ses 128 Go de stockage, est disponible également avec une puce 4G. À l’époque, on avait évoqué cette habitude du constructeur de gonfler un petit peu artificiellement le prix du panier moyen de son produit.
Sauf que l’iPad Pro 9,7 pouces est proposé en 32 Go cellulaire, pour 150 € de plus que le modèle Wi-Fi ! C’est assez incompréhensible, en tout cas, nous n’arrivons pas à trouver une explication sensée sur ce trou dans la grille des configurations proposées. Mais si quelqu’un a une idée, qu’il n’hésite pas, dans les commentaires…
Au passage, tous les iPad Pro disposent désormais d’une nouvelle option, avec 256 Go de stockage. Et sur ces variantes très haut de gamme, pas de jaloux, on aura de la 4G si on le souhaite ! Comptez 1279 € en WiFi et 12,9 pouces, 1429 € en Cellulaire 12,9 pouces, 1055 € et 1205 € respectivement pour le modèle 9,7 pouces).
Pour conclure
Laissons la parole à (presque) Jony Ive.
