Annemasse : des iPad aux élus pour remplacer le papier

Anthony Nelzin-Santos |

Un élu de la municipalité d'Annemasse nous informe que la commune de Haute-Savoie a équipé ses conseillers municipaux d'iPad. Les tablettes permettent d'économiser du papier et de fluidifier la gestion de documents, l'iPad l'ayant emporté sur les autres grâce à sa simplicité d'utilisation.

Le passage à la tablette a été motivé par la volonté de réaliser des économies de papier : les comptes-rendus de commissions sont par exemple mis à disposition au format PDF sur un extranet de fortune. Autre économie liée : plus besoin de photocopies, et plus besoin de mobiliser une personne plusieurs heures par semaine pour les faire, personne qui peut être redéployée.

L'utilisation des tablettes permet aussi aux élus d'être eux-mêmes confrontés aux usages du numérique, de se former aux outils, et de mieux comprendre certains des enjeux liés. La politique d'équipement dans le monde de l'éducation (classes mobiles, tableaux blancs interactifs) peut ainsi mieux être comprise.

« On a hésité entre trois modèles : l'iPad, l'Acer A500 et l'Asus eeePad Transformer ». Face à la tablette Android et au convertible Windows, aux prix comparables (autour des 500 €), l'iPad l'a emporté, bien que « les informaticiens étaient anti-Apple, à cause de son écosystème fermé ». C'est pourtant cet écosystème contrôlé, et une certaine familiarité avec les autres produits Apple comme l'iPhone, qui a joué en faveur de l'iPad :

Des quarante élus à équiper, vingt sont « novices », pour certains très peu habitués à l'utilisation des outils informatiques. Or pour que l'opération soit une réussite, il fallait que ces vingt-là soient convaincus, et capables d'utiliser la tablette.

Au fond, l'iPad est plus simple, plus intuitif que ses concurrents, il n'y aucune possibilité d'aller ailleurs que là où on emmène l'utilisateur. Les concurrents ont fait de vrais progrès, mais les novices connaissent l'iPad, et pas les autres marques.

Le fait que l'iPad domine de la tête et des épaules le marché des tablettes est un plus : chaque élu ou presque connaît quelqu'un possédant un iPad, il peut obtenir une assistance ponctuelle sans passer par un service technique. L'image de l'iPad, marqueur social, est aussi un argument : cette image dérive certes de la publicité Apple, mais elle participe à une adoption plus rapide. Les élus ont donc été équipés en iPad noir 16 Go WiFi avec une Smart Cover (il a fallu étendre la couverture sans-fil des locaux de la mairie).

Une formation est assurée en interne, et plusieurs applications de l'App Store sont mises à profit. FileApp, gratuite, permet de lire la plupart des fichiers mis à disposition, notamment au format OpenOffice, utilisé depuis longtemps par l'administration. Chaque personne est libre d'ajouter ses applications de choix sur son budget personnel, comme GoodReader ou Evernote.

L'intégration de l'iPad est un succès, mais un succès qui pose de nouvelles questions. Les utilisateurs ont désormais des demandes originales, car ils comprennent comment ils pourraient tirer parti de leurs outils : la mairie doit réfléchir à la création d'un véritable extranet, sur lequel seraient disponibles tous les documents, qui pourraient être accessibles en tout temps, tout lieux, et manipulés à l'envi. Un système de collaboration (mail, agenda, stockage, etc.) doit aussi être mis en place, une démarche lourde et chère. Mais pour le moment, l'expérience semble porter ses fruits.

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