Le premier smartphone Android de BlackBerry s'appellera “Priv", a annoncé très officiellement John Chen, lors de la présentation des derniers résultats financiers de son entreprise. Cet appareil qui avait été brièvement montré par Chen et dont les lignes ont largement fuité ensuite, était connu sous le nom de code "Venice".
Le choix de ce nom répond à la volonté de rappeler « l'héritage et le coeur de mission de BlackBerry qui est de protéger la vie privée de ses clients » a expliqué le PDG. Cet appareil doit allier les notions de sécurité et productivité au travers des outils conçus par BlackBerry avec la richesse du catalogue d'apps Android.
Cet appareil à clavier physique coulissant va sortir avant la fin de l'année. L'adoption d'Android ne signifie absolument pas l'abandon de BlackBerry OS assure John Chen. Une mise à jour de ce système, centrée sur les questions de sécurité et de protection des données privées, est d'ailleurs prévue pour mars prochain.
Gageons que l'entreprise va se donner du temps pour observer l'accueil fait à ce modèle Android avant, qui sait, de réorienter ses efforts dans une seule direction. Ces dernières années, aucun fabricant mobile de premier plan n'a réussi à mener au même niveau deux gammes de téléphones avec des OS radicalement différents. Nokia a fini par opter pour Microsoft, ce dernier a abandonné son expérience avec Android et HTC ou Samsung, malgré des incursions sur d'autres OS, restent avant tout des acteurs du monde Android.
BlackBerry OS est descendu à des niveaux de présence confidentiels sur le marché. Son fabricant n'a vendu que 800 000 terminaux sur ce trimestre, contre 1,1 million trois mois plus tôt et 2,1 millions sur le même trimestre de 2014.
Le chiffre d'affaires pour ce trimestre s'est établi à 490 millions de dollars (-47% sur un an) et son bénéfice a été de 51 millions de dollars (il avait essuyé une perte de 207 millions un an plus tôt).
BlackBerry ne s'attend pas à voir sa situation bouleversée du jour au lendemain grâce ce téléphone. John Chen table sur une progression modeste des résultats de l'entreprise pour les deux derniers trimestres de son année fiscale 2016.