Une tablette et un smartphone intéressent les enquêteurs du crash de l'Airbus d'Egyptair [MàJ]

Florian Innocente |

La présence d'un iPhone, d'un iPad et d'autres objets potentiellement inflammables dans le cockpit de l'Airbus d'Egyptair intéresse les enquêteurs, expliquait Le Parisien cette fin de semaine. Le 17 mai, l'avion s'est abîmé en mer Méditerranée, avec 66 personnes à bord. Les causes exactes de cet accident aérien restent inexpliquées.

crédit Le Parisien/C. Tèche

D'après les informations du quotidien, le copilote avait déposé quatre flacons de parfums, dont deux sous la forme d'aérosols, enfermés dans un petit sac, ainsi que son iPhone 6s et son iPad mini 4 cellulaire sur le côté droit de la casquette du tableau de bord.

C'est en visionnant des bandes vidéos enregistrées par des caméras de surveillance depuis le sol, alors que l'avion était encore accroché au couloir d'embarquement, que les enquêteurs ont pu relever ce détail.

À ce stade, poursuit Le Parisien, les autorités ne font qu'observer un parallèle entre la présence de ces appareils électroniques aux batteries pouvant présenter un dysfonctionnement et la série d'alertes émises par les sondes de l'avion. Les toutes premières ont signalé des problèmes au niveau des vitres du côté de ce copilote. Et juste avant la désintégration de l'appareil, les pilotes ont signalé ce qui s'apparentait à un incendie à bord, au vu d'une forte fumée.

Mais il faut encore confronter ces observations aux éléments techniques apportés par l'enquête de fond, indique le quotidien :

Ces constatations opérées dans l'enquête dite « d'environnement de l'appareil » doivent maintenant être confrontées aux investigations techniques menées par les autorités égyptiennes en lien avec le BEA français. Des investigations assez opaques jusqu'ici.

Interrogée par Le Parisien, Apple a répondu n'avoir reçu à ce jour aucune demande relative à cette enquête :

Nous n'avons pas été contactés par la GTA ou toute autre autorité enquêtant sur ce tragique événement. Nous n'avons pas eu accès au rapport, mais la compréhension que nous en avons est qu'il n'y a pas de preuve qui lie cet événement aux produits Apple. Nous sommes entièrement à la disposition des enquêteurs pour répondre à toute question. Nous testons rigoureusement nos produits afin de nous assurer qu'ils soient conformes, voire qu'ils dépassent les standards internationaux de sécurité.

[MàJ le 16/01] le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), dans une déclaration à Europe 1 s'est étonné de la provenance de ces informations publiées par Le Parisien, ne sachant pas « d'où elles viennent ». Et ajoutant que la procédure en vigueur veut que les protagonistes soient contactés dans le cadre de l'enquête. Comme l'avait déclaré Apple au Parisien, elle n'a reçu aucune sollicitation à ce jour.

Une autre source émet des doutes quant à la possibilité de distinguer le type exact des appareils posés dans le cockpit, alors que l'avion était présent à l'aéroport de nuit (à moins que l'inventaire des objets électroniques possédés par le copilote n'aient fait l'objet d'une déclaration avant embarquement ?, ndlr).

En revanche, un pilote se montre dubitatif à l'idée que son collègue ait pu laisser ses téléphone et tablette à cet endroit du tableau de bord après le décollage, où ils risquaient de glisser.

Dans 99% des cas, pour le décollage, on range tout sinon les objets tombent avec la vitesse et l’inclinaison. Et même si les appareils avaient été là et que la tablette ou le téléphone s’étaient mis à fumer, le premier réflexe du copilote aurait été de les retirer de cet endroit là pour le jeter derrière. Je ne vois pas comment une surchauffe de la batterie aurait pu provoquer cela.

Le cockpit d'un A320 en VR Cliquer pour agrandir
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