Quand l’iPhone boit la tasse, les fournisseurs se noient

Mickaël Bazoge |

Le trou d’air dans les ventes d’iPhone affecte Apple bien sûr, mais aussi ses fournisseurs. Coup sur coup, plusieurs des sous-traitants du constructeur de Cupertino ont annoncé de mauvaises nouvelles, à commencer par Foxconn. Le géant chinois qui assemble l’iPhone a supprimé des dizaines de milliers de postes temporaires bien plus tôt que prévu.

Selon Nikkei, ce sont 50 000 contrats qui n’ont pas été renouvelés depuis octobre dernier à l’usine de Zhengzhou, lieu de production des iPhone. À partir du mois d’août, avant le lancement de nouveaux smartphones, il est habituel que Foxconn renforce ses effectifs pour faire face à la demande.

Signifier si tôt la fin de ces contrats est inattendu, car habituellement ils sont prolongés jusqu’à mi-janvier. Ensuite, c’est vitesse de croisière jusqu’à l’été, puis rebelote. Ce n’est pas le volume des contrats non renouvelés qui est en cause ici, mais leur tempo.

Du côté de Pegatron, qui assemble également des produits Apple dont des iPhone, des milliers de contrats de travail temporaires n’ont pas été renouvelés non plus depuis novembre, là aussi plus tôt qu'escompté en raison d’une demande plus faible.

On boit aussi la soupe à la pomme grimaçante chez TSMC, qui produit les puces Ax d’Apple, ainsi que chez Nidec, fournisseur japonais des moteurs vibrants de l’iPhone. Le premier a annoncé une baisse de 22% de son chiffre d’affaires au premier trimestre 2019, tandis que le second a réduit ses prévisions de ventes pour l’année de 25%.

Ces entreprises ont Apple comme client bien sûr, mais aussi HP, Dell, Amazon, Huawei, Xiaomi et d’autres encore. Toutes sont affectées par le retournement de tendance en Chine qui a débuté en novembre et qui s’est révélé plus fort qu’attendu selon Nidec. L’informatique est touchée, mais aussi l’industrie automobile. Ces difficultés sont en partie liées à la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, déplore de son côté TSMC (Tim Cook s’est dit optimiste sur la question).

Les choses ne devraient pas aller en s’améliorant sur le marché du smartphone : selon les analystes de Crédit Suisse, la production va chuter de 19% au premier trimestre à 289 millions d’unités, son plus bas niveau depuis 2013. Apple a été pris dans la nasse du marché chinois en recul, mais bien sûr ce n’est pas la seule entreprise dans ce cas ; Samsung a également annoncé des difficultés (lire : Le casse-tête chinois d'Apple et de Samsung).

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