Vidéo ProRes sur iPhone 13 Pro : révolution ou coup marketing ?

Olivier Busuttil |

Si l'iPhone fait partie des meilleurs smartphones sur le plan de la photographie, ce n'est toutefois pas le leader incontesté. Que ce soit au niveau matériel ou logiciel, la concurrence en remontre à Apple. En revanche, l'iPhone mène le bal quand on parle de vidéo. Une excellente stabilisation, une cadence d’images cinéma à 24 i/s, un ralenti à 240 i/s, un Dolby Vision novateur, un mode Cinématique (à améliorer tout de même), une fonction Macro différenciante et une pléthore d’accessoires font partie de l’arsenal des vidéastes avancés et professionnels. Avec l’arrivée du format ProRes, les fonctions vidéos s’enrichissent encore davantage et gardent la concurrence à distance.

C’est sur les iPhone 13 Pro qu’Apple a ajouté le ProRes, un codec parfaitement taillé pour une post-production aux exigences professionnelles. On peut cependant se demander si ce ProRes prolonge un peu plus le sillon cinématographique ou bien si au contraire Apple, en grand spécialiste du marketing, offre à son smartphone une sophistication en contradiction avec les automatismes que le propriétaire d’iPhone utilise par défaut au quotidien. La réponse n’est pas définitive. L’iPhone peut jouer sur les deux tableaux même si, nous le verrons, sur un smartphone, le format ProRes reste pour le moment dédié à quelques fonctions de niche.

Les avantages du ProRes

Le ProRes est un codec, autrement dit un dispositif logiciel algorithmique qui permet d’encoder et décoder un flux de données. Dans l’univers audiovisuel numérique, l’étape d’encodage (l’enregistrement) est généralement solidaire d’une compression du signal tandis que le décodage (la lecture) est associé à une décompression de ce même signal. Il existe pléthore de codecs. Certains sont dédiés au son comme le MP3, le WAV, l’Apple Lossless ou encore le FLAC. D’autres sont spécialisés dans la vidéo. C’est le cas des DivX, MJPEG, H.264, HEVC, DV, AVCHD, VC-1 et ProRes. Chacun d’entre eux est plus ou moins bien adapté à telle ou telle étape de la production comme l’enregistrement, le stockage, la diffusion, la projection, l’écoute, l’édition, l’incrustation, le trucage, etc.

Vous entendrez dire que le ProRes est particulièrement adapté à la post-production, autrement dit à l’ensemble des étapes de production réalisées en aval du tournage. C’est en effet un codec qui compresse peu le signal. Il présente donc des avantages particulièrement appréciés des monteurs, truquistes et coloristes.

Le ProRes est loin d’être nouveau. Élaboré par Apple et publié en 2007, le ProRes est encapsulé dans un container .MOV. Il a été développé pour coller aux besoins professionnels, que ce soit au moment de l’acquisition (tournage) ou à celui de l’édition.

Dans le coin inférieur droit, Final Cut Pro indique que lors de l’import, le fichier vidéo a été optimisé en ProRes 4:2:2 à la demande du monteur. Alors que le fichier d’origine est en H.264/AVC, le fichier optimisé rend les opérations de montage sensiblement plus fluides.

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