4G de Bouygues : SFR brandit la menace de licenciements

Stéphane Moussie |

« J'ai écrit avant Noël au président du régulateur et au Premier ministre. Si Bouygues Telecom obtient les fréquences en 1 800 MHz, alors cela entraînera la destruction de 5 000 emplois dans l'écosystème SFR. » Stéphane Roussel, PDG de SFR, refuse que Bouygues profite d'un réseau 4G aisément et il le fait savoir, comme le rapporte Les Échos.

Bouygues cherche à réallouer ses fréquences 1800 MHz utilisées actuellement pour la 2G vers le réseau 4G (lire : iPhone 5: Bouygues confiant pour la 4G début 2013). Fréquences avec lesquelles l'iPhone 5 est compatible. Une approche que les opérateurs concurrents de Bouygues font tout pour bloquer. « Ce serait un énorme cadeau à l’opérateur le moins engagé dans la couverture numérique du territoire et la certitude d’une destruction massive d’emplois », avait déclaré Xavier Niel, patron de Free, il y a une semaine.

SFR est donc plus précis concernant cette « destruction massive d'emplois » en apportant des chiffres. Le PDG de SFR parle de 5 000 licenciements pour son entreprise et ses sous-traitants. Si une décision favorable en faveur de Bouygues était rendue plus tard, en 2014, ce serait alors 3 000 emplois qui seraient supprimés, toujours d'après l'opérateur au carré rouge. Et d'indiquer qu'il se tient prêt à saisir le Conseil d'État si l'ARCEP, le gendarme des télécoms, accepte la réallocation des fréquences. Selon Les Échos, un proche du gouvernement n'aurait pas apprécié la sortie de SFR : « Ce type de chantage de boutiquier n'est pas reluisant pour celui qui l'exerce. D'autant que SFR reste une entreprise rentable. »

De son côté, Bouygues joue aussi sur le registre de l'emploi pour obtenir satisfaction. Olivier Roussat, directeur général de l'opérateur, mettait dans la balance la création de 200 postes en décembre. Pour boucler la boucle, la ministre déléguée chargée de l'économie numérique, Fleur Pellerin, s'était elle aussi exprimée sur ce terrain : « Nous prendrons une décision début 2013 avec l'ARCEP. Bouygues Telecom est celui qui, objectivement, a le plus pâti de l'arrivée de Free Mobile. Le gouvernement agit et j'invite Bouygues à reconsidérer l'ampleur de son plan de départs qui porte sur 556 postes. »

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