4G LTE : au tour de SFR pour l'effet d'annonce

Stéphane Moussie |

À l'occasion du lancement de la 4G LTE à Lille, SFR a répondu à l'annonce d'Orange donnée hier sur le déploiement du réseau qui permet d'atteindre autour 100 Mbit/s en théorie. Le deuxième opérateur hexagonal couvrira en 4G LTE 55 agglomérations d'ici la fin de l'année :

Paris, Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Toulon, Grenoble, Rouen, Strasbourg, Avignon, Montpellier, Saint-Etienne, Tours, Valenciennes, Rennes, Metz, Nancy, Orléans, Clermont-Ferrand, Mulhouse, Le Havre, Dijon, Angers, Reims, Le Mans, Brest, Pau, Caen, Chambéry, Amiens, Annecy, Annemasse, Besançon, Valence, Troyes, Thionville, Poitiers, La Rochelle, Fréjus, Vienne, Boulogne-sur-Mer, Sète, Roanne, Agen, Tarbes, Brives-la-Gaillarde, Chalon-sur-Saône, Niort, Blois, Beauvais, Bourg-en-Bresse, Arles, Romans-sur-Isère.

Pour l'heure, Lyon, Lille, Marseille, Montpellier et le quartier de La Défense à Paris sont déjà couverts.

Les effets d'annonce des opérateurs

Symbole d'une bataille marketing qui fait rage entre les opérateurs, SFR annonce fièrement avec ses nouvelles agglomérations que « fin 2013, plus de 70% de la population [sera] couverte en très haut débit mobile ». Plus impressionnant à première vue que le « réseau national » 4G LTE de Bouygues qui doit couvrir 40 % de la population à partir d'octobre grâce à la réallocation des fréquences 2G.

Sauf qu'avec l'expression « très haut débit mobile », SFR englobe la 4G LTE et la H+/Dual Carrier (jusqu'à 42 Mbit/s). Le réseau Dual Carrier de SFR peut-il être considéré comme du très haut débit mobile ? Non, si l'on se base sur l'avis de l'ARCEP pour qui très haut débit mobile = 4G.

L'opérateur au carré rouge précise toutefois la part de la 4G LTE dans sa couverture très haut débit : « 70% de la population couverte, dont plus de la moitié en 4G ». Il s'agira donc d'une couverture de la population de 35 % d'ici la fin de l'année, et non de 50 % comme la formulation assez vague pourrait également le laisser entendre.

« Aujourd'hui, la communication de nos concurrents, c'est un peu n'importe quoi. La couverture n'existe pas et le modèle tarifaire mis en place ne correspond à rien. [...] On est même à la limite de la malhonnêteté de la part de la concurrence », se plaint Jean-René Cazeneuve, directeur général de la branche Entreprises de Bouygues Telecom, auprès de ZDNet. « C'est ceux qui en parlent le plus qui en ont le moins..., ajoute-t-il. Mais on est obligé de rentrer dans ce jeu. »

Bouygues communique en effet sur un « réseau national 4G » couvrant 40 % de la population. Le terme « national », dont la définition est « qui concerne toute la nation », n'est-il pas galvaudé quand seulement 40 % de la population est concernée ?

Orange n'est pas en reste avec son site spécial Qui a la meilleure 4G ? où il se targue de fournir un débit jusqu'à 150 Mbit/s, soit plus que la concurrence, mais oublie de préciser que ses forfaits Origami sont limités à 100 Mbit/s.

Interrogé sur le sujet, l'opérateur historique nous a répondu que les smartphones actuels « sont de catégorie 3 et sont limités à un débit théorique max de 100 Mbit/s. » Une précision importante qui ne figure toujours pas sur son site spécial.

Free est le plus discret sur le déploiement de la 4G, même si Xavier Niel a fait quelques déclarations qui tiennent plus de l'effet de l'annonce, là encore, que de vraies informations.

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