Android est à nouveau la cible de Phil Schiller [MàJ]

Florian Innocente |

Phil Schiller a de nouveau décoché quelques flèches en direction d'Android. Le responsable du marketing mondial d'Apple avait réveillé son compte Twitter la semaine dernière en pointant une étude sur le volume de malwares trouvés sur les téléphones Android.

Cette fois, c'est auprès du Wall Street Journal puis de Reuters qu'il s'est épanché. Il a d'abord affirmé que des études internes à Apple démontraient que quatre fois plus d'utilisateurs Android étaient passés sur iPhone que l'inverse, et ce à l'occasion du trimestre de Noël.

Autre constat, le fait qu'Android accompagne souvent des "features phones", ces terminaux bas de gamme dont les fabricants apprécient le fait qu'ils peuvent le doter d'un OS gratuit. Une équation qui se traduit, selon Schiller, par une expérience utilisateur inférieure à celle de l'iPhone. La fragmentation d'Android est aussi revenue sur la table, le responsable d'Apple estime que les utilisateurs ont souvent une ancienne version de l'OS de Google sur leurs téléphones et que la réalité de cette fragmentation est « claire et nette ».

Chez Bloomberg il a tenu des propos équivalents, relevant que seulement 16% des utilisateurs Android étaient sur une version datant d'un an contre plus de 50% sur des versions ayant deux ans d'ancienneté « c'est une très grosse différence » alors que d'autres études qu'il citent montrent que la moitié des utilisateurs d'iPhone ont le tout dernier iOS 6.

Selon lui il y a tout lieu de croire que le prochain Galaxy S IV sortira avec une version d'Android ayant au moins un an et que les « clients devront attendre pour faire une mise à jour », dès lors que les opérateurs gardent la main sur leur distribution. Une affirmation à replacer dans le contexte de la prochaine Google I/O en mai, où l'on devrait certainement voir arriver la prochaine grande version d'Android. Une mise à jour qui prendra du temps à être déployée là où les mises à jour d'iOS, petites et grandes, filent beaucoup plus vite vers les terminaux des utilisateurs.

Sur ce point, les derniers chiffres de Google ne le démentiront pas même s'il y a du progrès. Néanmoins, la version d'Android 2.3.x sortie fin 2010 a beau être maintenant passée en dessous des 4.x, la proportion entre les deux reste à peu près similaire, encore aujourd'hui (lire Android 4.x dépasse enfin Android 2.3.x).

Il a ensuite parlé des parts de marché « Je ne suis pas certain que les estimations et modélisations donnent avec précision une appréciation correcte de l'ensemble » puis il a cité une étude de ChangeWave affirmant que les trois-quarts environ des utilisateurs d'iPhone étaient « très satisfaits » de leur appareil contre la moitié pour Android.

« Chez Apple on sait qu'il ne suffit pas de sortir plein de produits, vous devez les aimer et les utiliser. Beaucoup de données témoignent d'une disparité dans ce cadre ».

Pas de propos sur les produits à venir chez Apple, mais une évocation de l'iPhone 5 dont il juge que l'écran est encore le meilleur de sa catégorie « étant donné que l'iPhone 5 est si fin et si léger, la raison pour laquelle les fabricants font de plus gros appareils est qu'ils essaient de se mettre au niveau de l'autonomie proposée par l'iPhone 5 »

Enfin, Schiller a adapté à l'iPhone le discours déjà tenu pour le Mac, celui d'une meilleure intégration des logiciels, matériels et services puisque la plupart sont le fait d'Apple. « Lorsque vous déballez un appareil Android, vous pouvez avoir à créer des comptes auprès de 9 services différents pour obtenir l'expérience que vous procure iOS. Et ils ne fonctionnent pas en pleine osmose ».

Qu'Apple attaque ainsi ses concurrents n'a rien d'inhabituel dans l'absolu. On peut remonter à l'époque des PowerPC G3/G4, où le duo Jobs et Schiller se plaisait à mettre en difficulté la plateforme Intel par des démonstrations de performances. Mais à cette époque, comme plus tard, cela se faisait plutôt dans le cadre de keynote de présentations de nouveaux produits, lors des conférences des résultats financiers ou au moyen de campagnes de publicité (Microsoft pourra en témoigner…).

En dehors de tels rendez-vous, ces sorties étaient plus rares. Preuve qu'Apple fait évoluer sa communication en se voulant plus offensive - ici, la veille du grand raout de Samsung - même si dans le même mouvement elle peut aussi donner le sentiment d'être sur la défensive.

[MàJ] : ajout dans le texte des propos tenus chez Reuters.

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